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Fonds Charlois

Sœur Samuelle – Exposition RÉGÉNÉRÉ

16 mai 2024

Mosaïste du bois

 

Sœur Samuelle, artiste mosaïste, exposera ses œuvres dans les espaces d’exposition du Fonds Charlois au cours de l’été 2024. Des mosaïques faites de bois, d’ardoise, ornées de feuilles d’or pour certaines. Une quinzaine d’œuvres pour accompagner la barrique dont Charlois lui a confié le décor cette année. Sœur Samuelle, une artiste atypique au parcours singulier et aux influences plurielles.

 

C’est une histoire comme on les aime chez Charlois et qui confirme l’adage selon lequel « le monde est petit ». La probabilité d’une rencontre avec Sœur Samuelle, artiste mosaïste et religieuse, était infime, et pourtant. Grâce à son petit cousin Corentin, merrandier à Murlin, la rencontre a eu lieu en juillet 2023 après avoir évoqué le sujet avec Guillaume Tozer, ingénieur culturel chez Charlois. « J’ai vu ce que ma cousine faisait et qui était exposé à la galerie Durst, je me suis dit que ça pouvait coller avec l’univers Charlois », raconte Corentin. Plusieurs visites sur le site de Murlin suivront. L’occasion pour Sœur Samuelle de croiser la route de Corentin, de se remémorer des souvenirs d’enfance dans une maison de campagne toute proche, de vacances à Beaumont-La-Ferrière où vit sa cousine aujourd’hui, de se souvenir aussi que ses parents se sont mariés dans la petite commune berrichonne d’Herry, proche de Murlin… Le monde est définitivement petit !

 

Ancienne de l’école Boulle

À l’aube de ses 48 ans, Sœur Samuelle est une artiste dans l’âme et dans l’esprit. Si elle a jeté son dévolu sur la mosaïque, c’est la musique qui lui a mis le pied dans la vie d’artiste. « J’ai commencé très tôt la musique, j’aimais beaucoup ça et c’est toujours le cas. La flûte traversière en particulier et le chant. J’aurai aimé poursuivre mes études dans la musique, mais c’était compliqué ». Bac littéraire en poche elle découvre l’école Boulle à l’occasion des portes-ouvertes. « Je n’étais pas trop scolaire, j’avais envie de faire quelque chose de mes mains, je me suis dit pourquoi pas. Qui ne tente rien, n’a rien ». Sur 1000 dossiers de candidatures, 60 passent le premier tour. 24 seront retenus, Sœur Samuelle en fait partie. Nous sommes en 1994. Durant trois ans, elle va s’aguerrir aux savoir-faire de l’ébénisterie, faisant quelques détours par la marqueterie. L’occasion aussi de parfaire sa culture des arts, de l’histoire et de satisfaire sa soif de création. 

 

Le choix d’une vie. Profession de foi

Juillet 1997, c’est la fin de l’année scolaire, la fin de l’école Boulle. Sœur Samuelle est diplômée et major de promo, rien que ça ! Elle a 21 ans. L’heure des choix, l’heure du choix. « Je me souviens qu’à la fin de l’année, un de nos profs nous a demandé à l’occasion d’un tour de table ce que nous souhaitions faire plus tard, précisant que si un sur dix faisait carrière dans l’ébénisterie, ce serait déjà bien. Me concernant, ma décision était prise depuis longtemps, je voulais rentrer dans les ordres, devenir religieuse ». Elle intègre une communauté religieuse à Paris où elle restera cinq années avant de prendre la direction de la Belgique pour 4 ans, puis de l’Italie, pays de la mosaïque par excellence, où elle œuvrera pendant huit années. « J’étais sœur et je travaillais à mi-temps dans la restauration de mobilier, avant de découvrir l’univers de la mosaïque. J’ai participé à de nombreux chantiers un peu partout en Europe, principalement dans des églises ».  

 

Une artiste pas comme les autres

C’est dans son atelier de Mesnil-Saint-Loup, dans l’Aube, où elle est installée depuis 2014, que Sœur Samuelle imagine, crée ses œuvres toutes en mosaïques avec des matériaux souvent récupérés auprès d’artisans (couvreur, scieur…). Du bois, de l’ardoise, des pierres avec lesquels elle compose ses œuvres au grès de ses méditations, de ses réflexions, de ses aspirations ou de ses balades dans la forêt d’Othe. Aujourd’hui ermite, rattachée au diocèse de Troyes, Sœur Samuelle partage ses journées entre création et méditation. « J’ai une vie très simple, très contemplative, ce qui nourrit aussi mon inspiration, les créations ». Depuis son retour en France, Sœur Samuelle s’est employée à apprendre, à explorer de nouvelles techniques, à apprivoiser de nouvelles matières afin d’enrichir sa créativité et ses créations. Elle s’emploie notamment à recycler la matière, les matières. Le bois, l’ardoise, les pierres dans des formes circulaires, à plat, en jouant avec les teintes, les couleurs, les volumes. Ces derniers mois, ces dernières semaines ont été consacrées à la décoration de la barrique confiée par Charlois. Une démarche de valorisation de la matière à laquelle souscrit l’artiste. Son esprit créatif, mais également contemplatif, ont conduit Sœur Samuelle à s’approprier la mosaïque, à la réinventer de façon résolument contemporaine. Petit à petit, le bois s’est imposé comme un élément essentiel dans la composition de ses œuvres, se rapprochant ainsi de sa formation initiale d’ébéniste. « L’arbre a un effet majeur sur ce que l’on est. C’est ce que je ressens. Pour la décoration de cette barrique, j’ai tout fait à la main. De la taille des tesselles en bois, à partir des produits Oenosylva, à l’évidage des douelles de la coque pour incruster les décors. Les tonneliers de la Manufacture tonnelière La Grange ont fait cette barrique à la main, je ne pouvais que poursuivre leur travail en faisant de même. J’ai affûté mes ciseaux, pris mon maillet et je me suis mise au travail ».

 

 

Photographie © Christophe Deschanel

 

 

FONDS CHARLOIS POUR L’ART ET LA FORÊT

Exposition RÉGÉNÉRÉ

Sœur Samuelle

Du 15 juin au 22 septembre 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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