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Portrait

Morgan Audebert, responsable de production de Doreau Tonneliers, raconté par Stéphane Ebel

2 novembre 2023

À cœur vaillant…. rien d’impossible

 

Chaque jour, dès potron-minet, Morgan rejoint son poste de travail à la Tonnellerie Doreau à Gensac. Un rituel immuable depuis qu’il a 15 ans et le début de son apprentissage du métier de tonnelier auprès de Thierry Doreau, son mentor. 20 ans plus tard, Morgan est toujours là, animé de la même passion, passé de tonnelier à responsable de production.

 

À 35 ans, Morgan Audebert sait ce qu’il veut. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Cognaçais de naissance, son ADN c’est le travail. Son bureau est toujours ouvert. Disponible, souriant, toujours prêt à donner la main. Avec Morgan, ça va à 100 à l’heure. On ne s’ennuie pas. « Il faut qu’il y ait du rythme. J’aime ça. On a un objectif de barriques quotidien, mon job, c’est que nous soyons en mesure de le réaliser chaque jour de la semaine, chaque mois de l’année ».

 

 

Une solide éducation

« J’ai commencé à travailler très jeune, mes parents ne me donnaient pas d’argent de poche, il fallait bien que je me débrouille », confie Morgan. « J’ai commencé par ramasser des escargots pour les revendre à des restaurateurs, 25 000 à 30 000 par an. C’est mon père qui m’emmenait, je devais avoir 8 ans. J’ai travaillé dans les vignes aussi et, très tôt, j’ai investi dans la pierre. J’ai d’ailleurs hésité entre la tonnellerie et l’immobilier. Je ne regrette pas mon choix. J’ai eu la meilleure éducation qu’on peut avoir, basée sur le respect, l’honnêteté et le travail. Mes parents m’ont appris la vie et je leur en suis reconnaissant. Je suis exigeant avec les autres comme je le suis avec moi-même. Lorsque l’on veut quelque chose, il faut se donner les moyens d’y arriver. C’est ma façon de voir les choses ».

 

Responsable de production

S’il y a quelque chose qui n’effraie pas Morgan, ce sont les responsabilités. Il n’a pas son pareil pour mettre une solution face à un problème. Ses journées sont rythmées par la cadence de fabrication des barriques. « Le matin, précise-t-il, j’aime bien arriver avant les gars. M’assurer que tout le monde est là avant de lancer la production. Si ce n’est pas le cas, je dois trouver du monde. 50% de la prod se fait entre 7h et 11h30, je suis en prod jusqu’à 9h environ, et s’il faut mettre les mains dedans, je le fais sans hésiter. On ne peut pas se louper et perdre une journée de boulot. La main d’œuvre, ça devient une denrée rare de nos jours ». Morgan sait pouvoir s’appuyer sur un réseau cognaçais qu’il cultive depuis ses plus jeunes années, notamment grâce à Thierry Doreau auprès de qui il a fait ses armes, appris le métier et ses ficelles. « J’ai mes entrées, glisse-t-il dans un large sourire. Thierry m’a beaucoup appris, il m’a fait confiance, m’a pris sous son aile. Je lui en serai éternellement reconnaissant, c’est comme un second père pour moi ».

 

Travail d’équipe

Avec un carnet de commande rempli pour les douze mois à venir, la Tonnellerie Doreau est un acteur incontournable dans le sud-ouest. « Un de nos principaux clients est la Maison Hennessy, insiste Morgan, ce n’est pas rien. Nos clients sont exigeants, ils veulent de la qualité, on ne peut pas se tromper. J’ai une vingtaine de gars sous ma responsabilité, c’est ce que je leur demande. Et c’est ce qu’on fait. C’est un travail d’équipe, et je suis un peu le capitaine. Tout le monde s’entraide c’est aussi ce qui me plaît ici. L’arrivée du groupe Charlois chez nous a renforcé cet état d’esprit sans lequel il est impossible de travailler selon moi. On passe plus de temps au travail qu’à la maison, alors autant que ça se passe bien ! ».

 

 

Quatre questions à Morgan :

Morgan, comment vous est venu ce goût pour le métier de tonnelier ?

C’est tout bête. Quand j’étais enfant, j’avais un voisin qui était tonnelier. Il fabriquait des petites barriques, ça me fascinait, je trouvais ça joli et j’avais envie de faire pareil. En plus, l’école ce n’était pas trop mon truc. Mes parents connaissaient la famille Doreau. Ça s’est fait comme ça. Je suis rentré chez eux en apprentissage à l’âge de 15 ans, j’en ai 35 aujourd’hui et j’y suis toujours. J’aime ce que je fais, j’aime ma région. Je suis à ma place ici, même si j’ai eu d’autres propositions ailleurs. On m’a fait confiance, et ça je ne l’oublie pas. Je suis un élève Doreau et je forme à mon tour deux ou trois tonneliers par an. C’est une façon de transmettre un savoir-faire et des valeurs, celles des anciens.

 

Vous êtes chef de production, en quoi cela consiste-t-il ?

Je suis responsable de l’atelier de production de barriques neuves, après être passé par le SAV, la réparation. C’est un autre travail. Mon souci quotidien est de faire en sorte qu’il y ait assez de monde pour produire, que le matériel fonctionne. Une fois que la machine est lancée, je passe à des tâches plus administratives, je vais parfois chez des clients… En général je suis en production jusqu’à 9h, après je gère les plannings, les congés, les approvisionnements en lien avec David, notre chef de site, avec la compta, la RH… c’est un travail d’équipe. Mais j’avoue sincèrement que je ne suis pas fan des emails, même s’il a fallu que je m’y mette. Pour moi, rien ne vaut une poignée de main, un regard, un mot… l’humain !

 

Et le groupe Charlois dans tout ça ?

Le groupe Charlois a une solide réputation dans la région, comme un peu partout d’ailleurs. C’est justifié. Il nous a apporté une certaine stabilité, notamment du point de vue financier, et nous permet de travailler dans la sérénité. Il y a des valeurs qui sont proches de celles que l’on m’a inculquées chez Doreau. Une fibre familiale, une confiance dans les collaborateurs, un amour du travail bien fait. Ce qui me va parfaitement. Je bénéficie d’une certaine autonomie dans l’organisation de mon travail, ce que j’apprécie énormément. Je suis fier de faire partie de cette aventure et je compte bien m’y inscrire et apporter ma pierre à l’édifice. 

 

Votre travail vous laisse-t-il du temps libre ?

Ah oui et heureusement, c’est une question d’équilibre. Je suis marié, j’ai deux enfants de 2 et 9 ans et la famille c’est le plus important pour moi. L’éducation et l’avenir de mes enfants sont des priorités pour mon épouse et moi. C’est en partie pour cela que j’ai investi dans l’immobilier. J’ai déjà construit deux maisons et j’ai des appartements que je loue. C’est mon épouse qui s’en occupe. Elle est psychologue de métier, mais comme elle a eu son diplôme en Colombie (son pays d’origine) elle ne peut pas exercer en France. On travaille en famille et c’est très bien. Elle me calme, car j’ai tendance à me jeter partout. J’aime la vie et je trouve qu’on a beaucoup de chance ici en France. Ce n’est pas partout pareil, loin de là.

 

 

 

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