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Portrait

Jean-Paul Gomes, responsable de site de la Tonnellerie Nadalié, raconté par Stéphane Ebel

21 septembre 2023 Jean-Paul Gomes, responsable de site de la Tonnellerie Nadalié, raconté par Stéphane Ebel

C’est la force tranquille. Jean-Paul Gomes est plutôt du genre discret, il fait partie de ceux qui préfèrent l’ombre à la lumière. Alors, quand il s’agit de parler de soi ce n’est pas chose aisée. Rencontre avec un homme passionné, curieux, un amoureux du bois et de son métier.

 

Cherchez Ludon-Medoc sur Internet et vous trouverez « commune du sud-ouest de la France connue pour sa production viticole, ses élevages équins et sa tonnellerie à l’antique savoir-faire ». C’est là que Jean-Paul a posé ses valises en 1989 en tant qu’intérimaire à la Tonnellerie Nadalié. Et rien ne le prédestinait à embrasser cette carrière. Aide-comptable de formation, il part en Afrique pour remplir ses obligations militaires. « Après l’armée, j’ai cherché du travail dans mon domaine. Le problème c’est que déjà à l’époque, il fallait de l’expérience et je n’en avais guère ». Jean-Paul se tourne vers l’intérim et arrive à la Tonnellerie Nadalié. « J’ai pris ce qu’on m’a donné ». Bien lui en a pris.

 

En terre pas trop inconnue.

« Mon grand-père était tonnelier et chaudronnier, je connaissais un peu le milieu ». Jean-Paul fait ses armes auprès de Stéphane Nadalié. « Entre lui et moi, ça a matché tout de suite comme on dit. Au départ, c’est une histoire d’homme qui se mue en histoire d’amitié. » Opiniâtre, curieux, désireux d’apprendre, le jeune tonnelier en devenir décide de se former au métier. Un CAP en candidat libre, puis un BTS en VAE (Validation des acquis de l’expérience) … « Reprendre les cours n’a pas été chose aisée. Se replonger dans les bouquins après une journée de boulot m’a valu quelques veillées tardives », plaisante l’intéressé. Quand on veut, on peut.

Chez Nadalié, le jeune bordelais fait ses gammes sur une quatre faces et il apprend vite. « 21 jours de rigueur et ça devient une habitude », précise Jean-Paul. Rapidement, il passe à la fabrication de barrique. « Le boulot me plaisait, je suis plutôt manuel, mais ce qui m’a surtout donné envie de rester, c’est la bonne ambiance qui régnait dans l’atelier. » Une à une, il franchit les étapes sans jamais les brûler. Successivement responsable de secteur, puis d’atelier, il devient responsable de production avant de devenir responsable de site il y a six mois.

 

Une question d’homme, une question de confiance.

« J’aime le travail bien fait, j’aime apprendre, j’ai toujours eu envie de progresser dans le respect du travail et de l’humain. Car sans l’humain, il ne se passe rien ». L’arrivée du groupe Charlois n’a en rien altéré le capital confiance de Jean-Paul, bien au contraire. « L’humain, c’est l’ADN du groupe, et ça me convient. Depuis que Charlois a pris les rênes de la tonnellerie il y a beaucoup de petites choses qui ont évolué et qui nous permettent de mieux travailler. Nous nous sommes structurés davantage, notamment dans l’organisation du travail et du personnel, avec une bonne communication et c’est bien… tous ces éléments mis bout à bout nous font avancer et progresser tous ensemble. Ça donne envie de continuer, d’aller plus loin encore. Nous sommes libres de prendre des initiatives, on se sent impliqué et concerné par la vie de l’entreprise et son devenir ».

 

 

Trois questions à Jean-Paul :

 

Vous n’étiez pas destiné à devenir tonnelier, qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre dans cette voie ?

« Même si c’est avant tout une question d’homme, j’aime voir la transformation d’un morceau de bois. Prendre des douelles toutes droites, les chauffer pour leur donner une forme concave… les assembler (la mise en rose) et faire en sorte qu’elles soient solidaires les unes des autres pour former une barrique étanche dans laquelle les meilleurs vins du monde vont être élevés partout sur la planète. C’est une clef de voûte, je ne sais pas si vous vous rendez compte… Ce métier est passionnant et les hommes et les femmes qui le font le sont tout autant. Et puis nous avons la chance de travailler dans un environnement unique, au milieu des vignes, à 30 minutes de l’océan…

 

Vous évoquez l’océan, l’environnement… l’écologie c’est une volonté forte du groupe Charlois

Oui, et ça tombe bien, car c’est quelque chose qui me tient à cœur. Je parle de vraie écologie, une écologie responsable et raisonnable qui préserve la nature sans emprisonner l’humain. Je conçois l’écologie comme nos aïeux la concevaient. Si on réfléchit bien, c’est juste une question de bon sens, d’optimisation et de mutualisation. Si on parle du travail, chez Charlois, comme nous avions commencé avec Nadalié, on optimise 100% de la matière première, le chêne. Pas de pertes car toutes les « chutes » sont valorisées. C’est un cercle vertueux. Si on parle de la vie de tous les jours, je m’y emploie également, au jardin notamment, où je pratique la permaculture.

 

Le jardin, une passion ?

Une passion, un sas de décompression après le travail, le plaisir de savourer de bons produits, de faire son marché chez soi, le plaisir d’associer les cultures, de mettre les mains dans la terre. Une passion très prenante comme le sport, le body-board notamment, la lecture et la cuisine. J’ai beau aimer mon travail, j’ai besoin de m’évader, de me dépenser et de voyager…

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