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Histoires de familles

Jacques Charlois (1689-1733)

9 juillet 2020

Fils de Philibert Charlois et de Anne Rondeau, Jacques nait à Chaulgnes le 18 octobre 1689. Le dépouillement des archives de Chaulgnes de cette même année fait apparaître que 68% des actes de naissance, de mariage ou de décès concernent des habitants enregistrés comme vignerons. La viticulture domine à l’époque très largement la vie de la paroisse.

 

Néanmoins, dans la grande majorité du Nivernais, l’économie de cette fin du 17e siècle et du début du 18e siècle repose principalement sur les forges et l’exploitation forestière. Ces deux activités sont intimement liées tout en étant concurrentielles : le charbon de bois constitue le combustible essentiel à la fonte du minerai et le transport du bois par flottage se fait au détriment du débit de certains cours d’eau dont les forges avaient besoin comme force motrice.

 

Dans cette province recouverte d’importants massifs forestiers et alors que la France est en train de vivre sa période de plus faible couverture forestière*, Jacques Charlois (1689-1733), qui porte le même prénom que son grand-père paternel, exerce naturellement, comme son père et son grand-père, le métier de fendeur. Mais pas uniquement, comme l’indique l’acte de naissance de son fils, Claude, du 21 février 1723, qui précise que Jacques est couvreur à cette date. Un document d’archives qui témoigne donc de la maîtrise de plusieurs savoir-faire par les fendeurs de l’époque. En effet, ils connaissaient l’art de la fente des lattes, des échalas, des bardeaux (aissiaumes), des merrains ou bien encore des cercles pour les barriques. Les grands oncles de Jacques Charlois (1689-1733), Pierre et Étienne Légaré, ont par exemple été enregistrés comme fendeurs ou comme cercliers en fonction des actes d’état civil.

 

« Jacque Charlois fendeur de bois » décède le 16 mars 1733, deux jours après sa femme, Antoinette. Sur les cinq enfants qu’ils eurent ensemble, seuls Louis (1721-1776, aïeul en ligne directe de Sylvain Charlois) et Claude ont atteint l’âge adulte. Mais il vous faudra encore patienter quelques semaines pour découvrir leur histoire dans laquelle le chêne, la forêt des Bertranges et le territoire nivernais sont omniprésents.

 

 

*À partir du 16e siècle, les défrichements se multiplient en France pour répondre aux besoins de l’agriculture, du chauffage domestique et de l’industrie (forges, verreries, briqueteries, salines, mines, construction navale…). Cette période, qui s’étend jusqu’à la première moitié du 19e siècle correspond à la période de plus faible couverture forestière en France. Au moment de la Révolution française, on estime en effet que la superficie de la forêt française est comprise entre 6 et 7 millions d’hectares, tandis que le premier inventaire national donne en 1912 une surface forestière d’environ 10 millions d’hectares, contre 17 millions d’hectares aujourd’hui.

 

Guillaume Tozer.

 

Visuel 1 : Acte de décès de Jacques Charlois (16 mars 1733) © Archives départementales de la Nièvre
Visuel 2 : Détail de la carte de Cassini (1760)
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