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Arbres et forêts dans les arts

Gustave Flaubert

9 décembre 2021

L’année 2021 marque le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. Travailleur acharné, Flaubert compilait de très nombreuses notes préparatoires à la rédaction de ses romans dans un souci de rigueur scientifique et afin de rendre compte le plus fidèlement possible de la réalité.

 

Flaubert n’a pas dérogé à sa soif de rigueur en ce qui concerne les descriptions de la flore qu’il donne dans ses écrits grâce, notamment, à ses nombreuses lectures dans les domaines des sciences de la nature et à la fréquentation de scientifiques comme Claude Bernard ou Félix-Archimède Pouchet, fondateur du Museum d’Histoire naturelle de Rouen.

 

Les paysages de Flaubert restent néanmoins souvent empreints d’un profond romantisme à l’image de la description qu’il donne des chênes de la forêt de Fontainebleau dans L’Éducation sentimentale : « Il y avait des chênes rugueux, énormes, qui se convulsaient, s’étiraient du sol, s’étreignaient les uns les autres, et, fermes sur leurs troncs, pareils à des torses, se lançaient avec leurs bras nus des appels de désespoir, des menaces furibondes comme un groupe de Titans immobilisés dans leur colère. »

 

Les œuvres de Gustave Flaubert comprennent de nombreuses références, particulièrement bien documentées, au(x) milieu(x) naturel(s). La nature est tellement présente dans ses écrits qu’elle a une influence directe sur l’histoire comme le précise Bernard Boullard dans son étude sur la Présence de la flore française dans l’œuvre de Gustave Flaubert : « Indiscutablement, Flaubert vouait un vif attachement à la nature et se plaisait à l’étudier avec sérieux. Le style a pu, de temps en temps, se faire romantique, le fond est toujours demeuré scientifique. […] Les particularités du milieu végétal, à tout moment de l’action, provoquent et expliquent le comportement des personnages, sinon celui de l’auteur qui se « projette » dans un paysage donné, puis nous y entraîne à sa suite, pour y accueillir les acteurs qu’il entend y faire évoluer. »

 

La correspondance de Flaubert est également parsemée d’allusions ou de figures de style en lien direct avec la nature comme dans cette lettre qu’il adresse en 1853 à sa maîtresse, Louise Colet, et dans laquelle il insiste sur l’importance de laisser la nature nous pénétrer : « Depuis deux ans je n’avais guères pris l’air ; j’en avais besoin. Et puis je me suis un peu retrempé dans la contemplation des flots, de l’herbe et du feuillage. Écrivains que nous sommes et toujours courbés sur l’Art, nous n’avons guères avec la nature que des communications imaginatives. Il faut quelquefois regarder la lune ou le soleil en face. La sève des arbres vous entre au cœur par les longs regards stupides que l’on tient sur eux. Comme les moutons qui broutent du thym parmi les prés ont ensuite la chair plus savoureuse, quelque chose des saveurs de la nature doit pénétrer notre esprit s’il s’est bien roulé sur elle ! »

 

Une bien belle façon de communier avec la nature pour mieux la contempler et la protéger !

 

 

Portrait et extrait d’une lettre de Gustave Flaubert à Louise Colet, 26 août 1853, Trouville (© Édition électronique de la correspondance de Flaubert, par Yvan Leclerc et Danielle Girard, Université de Rouen Normandie, 2017)

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