Fontainebleau, royale, impériale et internationale
20 juin 2019
Deuxième forêt de France par sa taille, Fontainebleau couvre 20 000 hectares au sud de Paris. Dans ce domaine de chasse des rois de France, Capétiens, Valois et Bourbons ont chevauché, avant que Napoléon y fasse ses adieux.
Paru en octobre 2018, le livre LeChêne en majesté, de la forêt au vinmet en lumière le concept de terroir forestier : un sol et une exposition, une pluviométrie particulière, un ensoleillement spécifique, auxquels il faut ajouter un type d’essences, une densité de plantation et un âge moyen, qui vont influencer le grain et la qualité du bois. La valeur d’une haute futaie de chênes dépend donc de son terroir et de la manière dont elle a été « conduite », dirait un vigneron, ou « gérée », dit l’expert forestier.
Le livre, richement illustré de photographies, dresse notamment, à travers un abécédaire forestier offrant aux lecteurs de nombreux détails géographiques, mésoclimatiques, géologiques et historiques, la liste de vingt-six chênaies parmi les plus belles de France, à l’image de la forêt de Fontainebleau.
Deuxième forêt de France par sa taille, Fontainebleau couvre 20 000 hectares au sud de Paris. Dans ce domaine de chasse des rois de France, Capétiens, Valois et Bourbons ont chevauché, avant que Napoléon y fasse ses adieux. Cette diversité historique se reflète dans la variété des paysages et des essences forestières. Les chênes y sont dominants (42 %), suivis des pins sylvestres (29 %), qui se plaisent sur ces sols sableux, et des hêtres (17 %). Une mosaïque de verts qui lui vaut notamment le label Forêt d’exception de l’ONF.
L’altitude de cette forêt domaniale est faible, entre 40 et 140 mètres, et la pluviométrie, qui varie entre 400 et 600 millimètres, la situe dans la catégorie des chênaies atlantiques. Étangs et mares ponctuent le massif forestier, où le ru de la Mare aux Évées prend sa source avant de se jeter dans la Seine. L’arrivée du chemin de fer, en 1849, met la forêt à portée de train des Parisiens et contribue à sa célébrité, que peintres et photographes vont amplifier au point que le village de Barbizon attire bientôt barbouilleurs et rapins du monde entier. Corot et Le Gray sont alors dépassés par le succès.
Un siècle plus tard, ce sont les alpinistes qui viennent y grimper, suivis par d’innombrables sportifs. Campeurs et promeneurs s’y considèrent chez eux, à juste titre, mais finissent par mettre la forêt en danger. Qui faut-il privilégier : les chênes et les hêtres, ou les promeneurs ? L’ONF a tranché et amendé sa directive régionale d’aménagement. Fini les coupes claires qui soulevaient les boucliers des écologistes. Place à une gestion plus naturelle, avec un couvert plus irrégulier, mais durable, sans pour autant livrer la forêt à elle-même. Une petite révolution culturelle pour « l’Office ».
Retrouvez l’intégralité de l’abécédaire des grandes chênaies de France, et bien plus encore, dans Le chêne en majesté, de la forêt au vinde Sylvain Charlois et Thierry Dussard.