Blois, une chênaie de la Loire
26 février 2019Le chêne sessile est dominant à 100 % en forêt de Blois, dans ce dernier vestige de la forêt des Blémars qui recouvrait la majeure partie de la Gâtine tourangelle jusqu’au XIIIe siècle.
Paru en octobre 2018, le livre Le Chêne en majesté, de la forêt au vin met en lumière le concept de terroir forestier : un sol et une exposition, une pluviométrie particulière, un ensoleillement spécifique, auxquels il faut ajouter un type d’essences, une densité de plantation et un âge moyen, qui vont influencer le grain et la qualité du bois. La valeur d’une haute futaie de chênes dépend donc de son terroir et de la manière dont elle a été « conduite », dirait un vigneron, ou « gérée », dit l’expert forestier.
Le livre, richement illustré de photographies, dresse notamment, à travers un abécédaire forestier offrant aux lecteurs de nombreux détails géographiques, mésoclimatiques, géologiques et historiques, la liste de vingt-six chênaies parmi les plus belles de France, à l’image de la forêt de Blois.
Le chêne sessile est dominant à 100 % en forêt de Blois, dans ce dernier vestige de la forêt des Blémars qui recouvrait la majeure partie de la Gâtine tourangelle jusqu’au XIIIe siècle. Les moines de l’abbaye de Marmoutier avaient commencé à la défricher et à l’exploiter deux siècles plus tôt. Longtemps propriété des comtes de Blois, elle fut ensuite vendue à Louis Ier d’Orléans, dont le petit-fils Louis XII allait devenir roi de France en 1498, faisant ainsi entrer le massif forestier dans le domaine royal avant que la forêt ne devienne domaniale après la Révolution, en 1791.
L’allée forestière de Louis XII et celle d’Anne de Bretagne, son épouse, qui se croisent au mitan de la forêt, témoignent de ce passé riche d’histoire. La forêt de Blois couvre aujourd’hui 2 750 hectares de terrains limoneux composés de formations argilo-siliceuses, c’est-à-dire des sols pauvres, donc plus propices à la forêt qu’aux cultures. Chênaie de type atlantique située sur la rive droite de la Loire, en aval de la ville, elle reçoit en moyenne plus de 700 millimètres d’eau par an, pour une altitude comprise entre 80 et 143 mètres.
Retrouvez l’intégralité de l’abécédaire des grandes chênaies de France, et bien plus encore, dans Le chêne en majesté, de la forêt au vin de Sylvain Charlois et Thierry Dussard.