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Contes et légendes de la forêt

La forêt dans les contes et légendes

9 avril 2020

Il était une fois un lieu en dehors de l’espace et du temps des hommes, un lieu en marge de la cité et à l’abri des regards, un lieu peuplé d’animaux sauvages, un lieu propice aux décors et aux actions des contes et légendes populaires : la forêt.

 

La forêt, lieu de mystère, d’aventure et de refuge, joue en effet un rôle essentiel dans les contes et légendes populaires. À la fois initiatique, maléfique ou protecteur, l’univers sylvestre est présent dans quasiment tous les contes et a de tous temps été source d’inspiration pour les hommes et les artistes. Les forêts ou les bois servent ainsi de décors à de nombreux récits comme ceux de Blanche neige, du Petit Chaperon rouge, de Hansel et Gretel ou du Petit Poucet, pour ne citer que les plus connus. Les habitants de la forêt pouvant à la fois être hostiles aux personnages comme les loups et les ogres ou bienveillants à l’image des bûcherons, de certains animaux ou des chasseurs.

 

Les contes et légendes populaires s’inscrivent dans des schémas narratifs universels dont la classification a été mise en place au début du 20e siècle par Antti Aarne grâce aux travaux de collecte réalisés au 19e siècle par les auteurs du mouvement folkloriste dont fait partie Achille Millien.

 

Les contes mettent par ailleurs souvent en scène les habitants et les travailleurs de la forêt. Dans Petits contes du Nivernais (1894), Millien a par exemple collecté un récit intitulé Le corbeau et les scieurs de long conté par Jacques Rougelot de Murlin :

 

« Autrefois, les scieurs de long avaient beaucoup de peine à fendre leurs pièces, parce qu’ils ne pensaient pas à les assujettir, comme ils le font aujourd’hui, au moyen de cales ; c’est un corbeau qui leur apprit cet expédient. Un jour qu’il les voyait s’éreinter sans parvenir à mettre leur poutre d’aplomb, il se prit à crier :

  • Cal’-la ! cal’la !

Les scieurs de long comprirent, calèrent la pièce et tout alla bien.

  • Merci ! dirent-ils au corbeau, tu nous as rendu service.
  • Je vous l’avais bien dit, répondit l’oiseau noir en poussant ce cri qui ressemble à un éclat de rire : ha ha ha ah !»

 

Mais la forêt, univers marginal au monde des hommes, n’est qu’un lieu de passage dans lequel on ne reste pas. Une fois l’histoire terminée, les personnages retournent à la civilisation et abandonnent la forêt pour que celle-ci puisse à nouveau devenir le décor d’une nouvelle histoire.

 

À travers cette série, vous (re)découvrirez ainsi des histoires plus ou moins connues dans lesquelles les forêts jouent un rôle essentiel et à travers lesquelles, en filigrane, nous appréhendons la relation entretenue par les hommes avec les forêts.

 

 

Visuel 1 : La maison des sept loups (Contes du Nivernais et du Morvan, A. Millien et P. Delarue)

Visuel 2 : Le chasseur adroit et La bête de la forêt (Contes du Nivernais et du Morvan, A. Millien et P. Delarue)

Visuel 3 : Le garçon à la queue du loup (Contes du Nivernais et du Morvan, A. Millien et P. Delarue)

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