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On aime - on promeut

La Goutte du Fils

14 décembre 2023

Il a pris la suite de son père, qui avait lui-même pris la suite du sien. À 22 ans, Florent Bourgeat est distillateur itinérant et sillonne la Nièvre de villages en hameaux.

 

Il est jeune, il a l’accent de la Nièvre, il est accueillant, souriant. Il, c’est Florent, distillateur patenté. Un gars du cru. Casquette vissée sur le crâne, à l’ancienne, il sillonne le département de village en village avec sa remorque et son alambic. Chacun vient à sa rencontre, les seaux à bouts de bras, des seaux pleins de fruits bien mûrs : des figues, des pommes, des mirabelles, des poires et, plus rares de nos jours, des nèfles.

 

Il a repris l’affaire en 2022. Repris, car si ses aïeuls exerçaient déjà l’activité de distillateur, ce n’est pas un statut dont on hérite. « Il y a moults démarches à faire pour avoir l’autorisation d’exercer l’activité de distillateur. Auprès des douanes notamment. On ne fait pas cela comme ça en un coup de cuillère à pot ». Installé à Sept-Voies, sur la commune de Saint-Firmin, Florent est un passionné, un touche-à-tout. « Tout peut se distiller, n’importe quel fruit. C’est ça qui est intéressant dans ce job ».

 

Quand un bouilleur de cru rencontre un fabriquant de barrique.

Tous les ans, au mois de novembre, c’est à Murlin, près du lavoir, que Florent installe son alambic. Quand Maël, responsable de l’hospitalité au sein du groupe Charlois, croise la route de Florent il y a comme une évidence, celle qu’il y a quelque chose à faire ensemble. Maël est lui aussi un passionné, passionné de vins qu’il fait déguster aux visiteurs du groupe Charlois. « Dans notre démarche qualité, chaque année, notre service recherche et innovation lance des essais sur nos fûts et produits de chêne pour l’œnologie chez nos clients vignerons. Ces essais permettent de mieux connaître le profil œnologique et organoleptique des produits de chacune des tonnelleries du groupe ou de préparer le lancement de nouveaux produits. Les essais tiennent compte de diverses modalités : côté fûts de chêne, la contenance, la chauffe, le grain du bois, et côté vin, la couleur, le cépage, la région, etc. Les vins issus de ces essais ne sont pas mis sur le marché et représentent un certain volume à recycler. D’où l’idée de faire de l’eau-de-vie de vin avec Florent ».

 

Du brandy made in Murlin

C’est en avril de cette année 2023 que l’opération a eu lieu. Quelque 350 bouteilles de vin sont passées dans les alambics de « La Goutte du fils ». En majorité des Bordeaux. Des blancs, des rouges. Des vins auxquels on a offert une seconde vie. Finalement, ce sont 112 litres d’eau-de-vie de vin qui ont été récoltés. « Le résultat est intéressant. Au bout de six mois, l’eau-de-vie se teinte et se charge des arômes du bois de la barrique dans laquelle elle mature. Une feuillette (114 litres) de type bourguignonne à chauffe moyenne, faite par les tonneliers de la Manufacture tonnelière La Grange. Il en ressortira dans quelques mois un brandy made in Murlin ».

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