En amont de la tonnellerie #4 – De la forêt au parc à merrain
22 février 2024
Le temps est un facteur que l’on ne maîtrise pas. On fait avec. Pour la tonnellerie, c’est la même chose. Il y a des étapes – cruciales – à respecter. Un cycle vertueux qui conduira à sélectionner les meilleurs chênes à merrain pour approvisionner les tonnelleries.
Les chênes prélevés en forêt ont au minimum entre 150 à 180 ans. Les chênes achetés par les acheteurs de bois, sur pied ou bord de route, sont ensuite réceptionnés sur le parc à grumes, puis triés par origine et marqués tous les 1m, 1m20. En moyenne, sur une grume, on marque sept billons. Les billons entrent ensuite en merranderie où ils sont fendus en quartiers.
La fente cruciale
Dans la chaine de fabrication des fûts de chêne, l’étape de la fente est primordiale. Les billons sont fendus en plusieurs quartiers dans le sens du fil du bois ce qui garantira l’étanchéité des futures douelles. Les quartiers obtenus sont sciés, dans le sens de la longueur et toujours dans le sens du fil du bois et selon les épaisseurs souhaitées pour les futures douelles (22, 27, 32 ou 42mm). Les planches sont ensuite délestées de l’écorce, de l’aubier et du cœur pour ne conserver que la partie la plus qualitative du merrain, c’est l’opération de délignage. Les planches rectilignes sont d’une largeur comprise entre 4 et 12,5 cm pour les planches du fût, et plus de 5cm pour celles qui serviront à fabriquer les fonds.
Contrôle, écourtage et empilage
Chaque pièce de merrain est contrôlée une à une. Celles comportant picots, nœuds, fil coupé… sont marquées à la craie rouge pour ensuite être « écourtées ». Une opération spécifique qui consiste à éliminer les défauts en coupant les pièces de merrain qui sont ensuite triées par longueur (corps du tonneau : 110, 105, 95 ou 90 cm – Fonds : de 40 à 80 cm – Tuiles/bardeaux de chêne : 33 cm) avant d’être empilées en palettes de 0,5m3 à claire-voie pour favoriser la circulation de l’air. Une fois constituées, les palettes de merrain sont disposées sur les parcs à merrain pour une durée minimum allant de 20 à 24 mois de maturation à l’air libre.
Photographies © Christophe Deschanel
