Radiographie forestière de David Décamp
29 mars 2018Fortement impliqué dans la valorisation et le développement culturels du territoire, le Groupe Charlois a pour volonté de constituer un ensemble unique d’œuvres d’art, en lien avec la forêt, afin de le présenter au plus grand nombre. C’est dans cette démarche que s’inscrit l’acquisition de Radiographie forestière de David Décamp.
L’arbre et la forêt sont au centre de l’œuvre poétique et métaphorique de l’artiste. Ancien bûcheron-élagueur, David Décamp, né en 1970, est gravement blessé par la chute d’un arbre à l’âge de 23 ans. Amputé d’une jambe suite à cet accident, le jeune homme, contraint à l’inactivité, trouve refuge dans l’art. La renaissance passe dans un premier temps par la taille directe sur pierre car l’artiste avait alors « besoin de casser quelque chose ». Par la suite, l’arbre, à l’origine de sa mutilation, devient, comme sujet et comme matériau transcendé par l’art, un élément salvateur.
À travers cette œuvre, David Décamp attire l’attention du spectateur sur l’état de santé des forêts et renvoie, par le biais du caisson de radiographie, à sa propre histoire, celle d’un homme mutilé ayant fréquenté le milieu hospitalier pendant de nombreuses années. Ce paysage sylvestre à l’encre de Chine oscille entre l’ordonnancement de la nature et le respect de son rythme propre, image que l’on pourrait comparer à celle de l’élagueur cherchant l’équilibre entre la maîtrise des arbres et le respect de leurs trajectoires.
De manière générale, David Décamp, dont l’œuvre ne se réduit pas à la seule évocation biographique, interroge inlassablement l’homme, la nature et leurs rapports, parfois destructeurs, à travers ses sculptures, installations et dessins.