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Portrait

Benoît Andrieux, technicien méthodes industrielles à l’Atelier du foudrier, raconté par Stéphane Ebel

27 février 2025 Benoît Andrieux, technicien méthodes industrielles à l’Atelier du foudrier, raconté par Stéphane Ebel

Géo Trouvetout !

 

À Barret, à l’Atelier du foudrier, ce n’est pas lui qui fait le plus de bruit. Benoît Andrieux, 43 ans, technicien méthodes industrielles, est un homme discret, opiniâtre, méticuleux. Au sein du bureau d’études, il est celui par qui tout commence, celui qui dessine ce que seront les cuves et autres foudres commandés par les clients du groupe. Il fait le relais entre la partie commerciale et la fabrication.

 

Au clavier, les yeux rivés sur l’écran, Benoît ébauche les projets, enchaîne les esquisses, les dessins de ce que seront les grands contenants de demain dans les chais d’aujourd’hui. C’est au millimètre que cela se joue. En témoignent les derniers projets sur lesquels Benoît a planché et qui ont pris place dans les chais d’Alphonse Mellot à Sancerre, dans ceux de Martell et des Tuileries à Cognac. « Ce que j’aime c’est dessiner, c’est vrai, mais j’aime beaucoup aller sur le terrain avec les commerciaux. Chez les clients qui ont des besoins spécifiques. En termes de grands contenants, chaque exemplaire est unique et répond aux besoins des vignerons, des distillateurs pour la vinification ou pour le stockage ».

 

Pourquoi faire simple…

Benoît, c’est un peu le Géo Trouvetout de l’Atelier du foudrier. Ce qui l’intéresse, c’est de trouver une solution pour chaque problème qui se présente, ce qu’il aime, c’est quand c’est compliqué. Il lui est même arrivé de créer des outils pour faciliter la tâche de ses collègues en production : « C’est beaucoup plus intéressant pour moi en tous cas ». Sa place au bureau d’études, il l’occupe depuis un peu plus de deux ans. Avant cela, Benoît œuvrait au sein d’un bureau d’études concurrent où il s’est aguerri à l’univers des cuves et des foudres. « C’était plus industriel qu’ici à l’Atelier du foudrier où on travaille vraiment de manière artisanale. Chaque pièce qui sort de l’atelier est unique et correspond à un lieu, à un usage ».

 

…. Quand on peut faire compliqué

Installé avec femme et enfants en Charente, à quelques kilomètres de sa Dordogne natale, Benoît a rapidement trouvé ses marques parmi ses nouveaux collègues. Ses compétences acquises au gré de son parcours d’étudiant, confirmées lors de son expérience chez l’industriel Leroy-Somer sont aujourd’hui au service de l’Atelier du Foudrier spécialiste des grands contenants. « En fin de collège, j’ai décidé de m’orienter vers l’enseignement professionnel ». CAP, BEP puis Bac Pro, Benoît passe ses diplômes les uns après les autres avec succès : « Je n’avais pas forcément une idée très précise de ce que je voulais faire, alors j’ai décidé de poursuivre mon cursus industriel ». Suivront un BTS puis une licence professionnelle conception, maquettiste et modéliste. « J’ai toujours aimé la mécanique. Ça me plaît de chercher, de trouver, d’innover, de concevoir pour fabriquer ». Pendant sa licence, Benoît décroche un stage dans l’une des plus grosses boîtes de mécanique industrielle de France, Leroy-Somer, basée à Angoulême. « J’y suis resté pendant douze années, en tant que technicien méthodes, après avoir obtenu mon CQPM* à l’issue de mon stage. C’est une boîte énorme qui comptait à l’époque plus de 3 000 salariés. J’ai beaucoup appris chez eux, et ça m’est encore utile aujourd’hui ». Après Leroy-Somer, Benoît fait une pige de quelques années chez des confrères tonneliers : « C’était la référence pour les grands contenants. J’ai été recruté pour professionnaliser la fabrication des grands contenants ». Six ans pendant lesquels Benoît va lui aussi devenir une référence dans le domaine des grands contenants.

 

Coup de foudre

« J’avais envie et besoin de voir autre chose », précise Benoît avec la modestie qui le caractérise. « Envie d’ailleurs, d’autre chose qui me corresponde ». Quand David Le Gac, directeur industriel chez Charlois, une vieille connaissance, lui propose de rejoindre le groupe et d’intégrer le bureau d’études de l’Atelier du foudrier, la réponse ne tarde pas. C’est un grand OUI ! « Un challenge comme celui-ci ne se refuse pas. J’ai pour ainsi dire carte blanche sur les projets, je suis impliqué en amont. J’adore aller chez les clients avec le commercial. M’imprégner des lieux, prendre des mesures, optimiser le moindre centimètre carré des caves et des chais et puis, cerise sur le gâteau, voir les projets naitre, se concrétiser dans l’atelier juste à côté avant qu’ils ne soient livrés chez le client. »

 

 

Trois questions à Benoît :

 

Depuis deux ans, vous occupez le poste de technicien méthodes industrielles à l’Atelier du foudrier. En quoi cela consiste exactement ?

Les grands contenants, à l’inverse des barriques, sont faits sur-mesure à la demande du client. On n’a pas de stock ou très peu. Tout est fait sur-mesure en fonction de la future implantation des cuves et foudres. Il faut prendre en compte l’accès aux chais, aux caves, leur configuration qui parfois peuvent être complexes. Finalement, tout doit rentrer, sachant que nous livrons les cuves et foudres montés ou qu’ils sont montés directement sur place. Donc, j’ai envie de dire qu’on part d’une feuille blanche et on dessine ce à quoi va ressembler le contenant y compris les accessoires, et sa place dans le chai.

 

Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?

Sans hésitation, celui chez Alphonse Mellot à Sancerre. 9 cuves tronconiques base ronde et 11 cuves tronconiques base ovale sur-mesure. Je suis allé plusieurs fois au domaine, prendre des mesures, des côtes, comprendre quels étaient les besoins du client. Une cuve, ou un foudre, ce n’est pas comme une barrique. Il y a tous les accessoires en plus, les supports sur lesquels ils reposent… Pas le droit à l’erreur. Tous les projets sont intéressants. Et puis, nous formons une équipe très complémentaire avec Kilian qui me seconde au bureau d’études, avec Cyrille, qui gère la partie production et Thierry qui s’occupe des aspects commerciaux. Chacun sait et fait ce qu’il a à faire, en concertation, c’est important.

 

Et Charlois ?

Lorsque j’étais à la concurrence (sourire) on entendait parler de Charlois par-ci, Charlois par-là. Cognac, et ses environs, tout le monde se connaît plus ou moins, et dans le monde du cognac, tout le monde se connaît. Donc oui je connaissais de réputation, et je connaissais des personnes qui y travaillaient. À l’époque, on m’a vanté les valeurs de la boîte, les savoir-faire, les moyens pour travailler… l’ambiance…. On ne m’avait pas menti. Pour faire simple, j’ai retrouvé l’ambiance, le côté artisanal du job que j’avais perdu et des conditions de travail au top. Que dire (ou demander) de plus ?  

 

 

*Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie

 

 

Photographie © Christophe Deschanel

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