Histoire de la Maison Charlois #5
30 novembre 2023Comme évoqué dans les précédents épisodes de la série consacrée aux photographies prises par Jean-Louis Binder à Murlin au cours des années 1950 et 1960, la Maison Charlois produisait à cette époque aussi bien du bois de fente que du bois de sciage dont une part importante de traverses de chemin de fer.
Le marché des traverses de chemin de fer était alors très conséquent. Pour en comprendre l’ampleur, il suffit de s’attarder quelques instants sur les chiffres : les besoins de la SNCF en bois nationaux était par exemple de 2.300.000 traverses en 1965 et de 1.700.000 en 1966*. Même si d’autres essences comme le hêtre, le pin ou l’azobé (bois tropical imputrescible) ont pu être utilisées, le chêne était, et reste encore aujourd’hui, l’essence majoritairement employée en France pour la fabrication de traverses de chemin de fer en bois**.
Les traverses de chemin de fer destinées au marché français font généralement 260 cm de longueur sur 25 cm de large par 15 cm d’épaisseur.
Sur le chantier de Murlin, après fabrication, les traverses étaient manutentionnées à l’aide d’un tracteur ou à l’aide de chariots positionnés sur des rails pour faciliter la manipulation.
Le groupe Charlois produit encore aujourd’hui, à travers les Ateliers du Chêne, une moyenne annuelle de 120.000 traverses de chemin de fer en chêne destinées principalement aux réseaux ferroviaires européens (France, Belgique, Allemagne, Suisse…).
*François-Xavier Roy, « Les adjudications de coupes de bois sur pied de 1965 dans les forêts soumises au régime forestier », in Revue forestière française Vol. 18 n° 6, p. 400 : https://hal.science/hal-03389947/document
**D’après la SNCF, le réseau ferré français compte actuellement environ 20 millions de traverses en bois. La durée de vie moyenne d’une traverse en bois est de 35 ans. Chaque année, dans le cadre de l’entretien et de la modernisation des réseaux, la SNCF dépose 600.000 traverses en bois.
Photographies © Jean-Louis Binder :
- Denis Charlois positionnant une grume sur le banc de scie
- Traverses de chemin de fer sur chariots en sortie d’atelier
- Denis Charlois manutentionnant des traverses à l’aide d’un chariot sur rails
- Empilage des traverses sur un tracteur de la marque Fiel Marshall. Eugène Charlois en arrière-plan
- Manutention des traverses à l’aide d’un tracteur
- Piles de traverses rangées sur le parc de la Maison Charlois