Anthéa Bruno, œnologue du groupe Charlois, racontée par Stéphane Ebel
3 avril 2020
Entre vins et chênes
Son accent méditerranéen n’échappe à personne, il est chantant et accueillant, comme elle. Anthéa Bruno, 31 ans, est originaire de Berre l’Étang, à côté de Marseille. Un territoire agricole. Anthéa est arrivée dans la région il y a quatre ans par amour et y est restée par passion de son métier : œnologue.
Ce matin de mars, c’est un groupe d’une vingtaine d’élèves qui est accueilli à Murlin par Anthéa. Des étudiants en gestion forestière. Au menu de cette journée, un tour en forêt des Bertranges, puis la visite des installations de Murlin. De la merranderie à la tonnellerie en passant par le parc à bois. Pour Anthéa, « c’est un vrai moment de plaisir les visites, ça me plaît beaucoup. C’est une partie de mon travail plutôt agréable. Faire découvrir le groupe, les installations, les savoir-faire, c’est un pur bonheur ». L’autre facette du job d’Anthéa, c’est l’œnologie. Un milieu qu’elle a découvert presque par hasard lors de ses études.
La révélation de la vigne et du vin
Des vins, elle avait surtout une connaissance scientifique, chimique plus précisément. Diplômée en œnologie, Anthéa est arrivée dans le val de Loire, à Sancerre, à l’occasion d’un stage de fin d’étude. En quête de travail dans une région où le vin et les vignes relèvent du sacré. De sa terre natale, elle garde l’amour du terroir, du monde agricole. « Mes parents, mes grands-parents, étaient producteurs de tomates à Berre l’Étang. C’était la capitale de la tomate avant que l’Espagne, et notamment l’Andalousie, ne se mette à produire de façon ultra-intensive ». Prendre la suite de ses parents ? La question s’est posée. Mais, si le monde agricole est gravé dans l’ADN d’Anthéa, c’est vers la biologie et la biotechnologie que la jeune femme va se tourner. Un BTS en biotechnologie, puis une première année de Master en biologie végétale et microbiologie. « J’ai vite compris, lors d’un stage, que bosser dans un labo en recherche fondamentale ne me faisait pas vibrer. J’ai entendu parler d’un Master Vigne et Vin, ça m’a parlé de suite ». Direction Montpellier, l’école d’agronomie et la découverte d’un univers qui sera une révélation.
Au bon endroit, au bon moment
Aujourd’hui, Anthéa travaille au laboratoire Exact de Murlin, section Recherche et Innovation. Un job décroché il y a un peu plus de trois ans, presque par hasard là aussi « J’étais au bon endroit au bon moment » précise modestement l’intéressée. « J’ai découvert la région à l’occasion d’un stage à la SICAVAC à Sancerre. Un stage qui n’a fait que confirmer que j’avais fait le bon choix en m’orientant dans le milieu du vin ». Dans la foulée, Anthéa postule auprès de plusieurs domaines de Sancerre avant de venir s’y installer en quête d’un travail. Les choses vont se bousculer. Par connaissance, elle adresse une candidature spontanée au groupe Charlois : « On m’a dit que mon profil pouvait les intéresser ». Elle a vu juste. Un mois après, Anthéa intègre le groupe.
Le chêne au service de l’œnologie
Outre les merrains, destinés à la fabrication des barriques de vin, le groupe Charlois a développé toute une gamme de services et de produits issus du chêne à destination de nombreux professionnels : tonneliers, vignerons, bouchonniers… Améliorer les vins, développer des arômes à partir de produits qualitatifs issus du chêne, ce sont les tâches qui incombent, entre autres, à Anthéa. « Le chêne a des propriétés naturelles qui agissent sur le vin de façon directe ou indirecte. La chauffe, l’élevage en fûts ou encore l’ajout de matière première directement dans le vin. Ce sont ces aspects sur lesquels je travaille en lien avec les commerciaux du groupe, les vignerons…. C’est passionnant, j’apprends des choses tous les jours. Et quel plaisir de travailler un produit aussi noble avec des maisons prestigieuses, quel plaisir de travailler pour un groupe qui se donne les moyens de bien travailler, d’innover et d’aller toujours plus loin dans la recherche et le développement pour satisfaire ses clients ».
La forêt, des métiers, une famille
En trois ans, Anthéa a beaucoup appris du groupe Charlois. C’est peu dire qu’elle le connaît sur le bout des doigts. Il n’y a qu’à participer à l’une de ses visites pour comprendre. Les métiers de la merranderie, de la tonnellerie, la maturation du bois, la forêt, le chêne et ses produits dérivés, sans oublier le groupe et la famille Charlois dont elle connaît l’histoire. « Je viens de l’agriculture, d’une exploitation familiale. Je sais la valeur de la terre, du terroir et les valeurs familiales. Des valeurs que je retrouve ici à Murlin et dans les autres filiales du groupe. Des hommes et des femmes qui ont su rester simples, accessibles. C’est un bonheur de travailler dans cette ambiance, ça donne envie de se donner à fond, d’aller plus loin, tous ensemble. Nous avons les moyens de bien travailler et c’est ce que nous faisons. Ce n’est pas pour rien que Charlois est le leader dans son domaine. Tel le chêne, il grandit, devient plus fort, sans oublier où sont ses racines, ça me parle. Ma vie est ici maintenant ! ».
Photo © Christophe Deschanel