Muriel Bregou, directrice de La Chênaie, racontée par Stéphane Ebel
30 octobre 2019LE CHÊNE EST UNE SOURCE D’INSPIRATION !
Lundi matin, 10h30. Au troisième étage d’un immeuble parisien, Muriel Bregou, Directrice des cosmétiques La Chênaie apporte les derniers ajustements à un agenda bien rempli. Dans un vaste bureau lumineux au décor épuré, les produits de la gamme sont en évidence, entourés des nombreux prix remportés depuis le lancement de la marque en 2016. La Chênaie, une aventure au long cours…
À l’origine de cette aventure, car c’en est une, une rencontre. La rencontre d’une idée avec une expérience. L’idée, c’est Sylvain Charlois qui l’a eue, et l’expérience, c’est Muriel Bregou qui la détient. Elle est aujourd’hui la Directrice des cosmétiques La Chênaie. « Je me souviens très bien de cette rencontre à l’occasion d’un déjeuner. Je ne connaissais pas le groupe Charlois ». Nous étions en 2013. « Sylvain me dit : « Si le bois est un bon anti-oxydant pour le vin, il doit être bon pour la peau ». C’est comme cela que tout a démarré, au moment où le laboratoire du groupe était déjà en cours de recherche sur un extrait de chêne. « Ma première mission a été de préciser le dosage optimum des trois parties sélectionnées de l’arbre et de procéder au dépôt du brevet de l’extrait Quercus Petraea, aux vertus anti-âge indéniables ».
La feuille blanche
« Je pars d’une feuille blanche, j’ai trois mois devant moi pour dessiner, imaginer, chiffrer ce que pourrait être la ligne cosmétique Charlois, en faire une marque avec tout ce que cela implique de travail, d’investissements. J’ai réellement senti la volonté et la force d’un groupe derrière moi ». En quelques temps, Muriel va changer de vie, quitter le job qu’elle occupe pour se consacrer, cœur, corps et âme à ce défi un peu fou de créer une marque cosmétique à partir du chêne. De Paris, dont elle est native, où elle vit et travaille depuis toujours, Muriel active ses méninges, sollicite ses réseaux. Des réseaux construits depuis ses débuts chez Chanel comme assistante marketing. « Je suis rentrée chez Chanel en sortant de mes études. C’était un rêve depuis que j’étais enfant. Une expérience inoubliable pour une jeune fille de 22 ans ». Deux ans et demi de travail et de rigueur. « J’y ai notamment appris la gestion de la cohérence d’une marque, une notion très importante chez Chanel. » Puis ce seront les produits Revlon, Yves Rocher et Petit Bateau qui viendront compléter son parcours professionnel. Chaque changement de société est une nouvelle compétence acquise. Un parcours qui la conduira au cœur des Bertranges, à Murlin, dans le berceau de la famille Charlois.
Des valeurs essentielles
« Ce groupe défend des valeurs auxquelles je suis attachée et auxquelles je crois. Authenticité, innovation, efficacité, esthétisme et bien sûr le travail. J’ai été séduite par cette identité familiale assumée et revendiquée, autant que par le challenge de créer, lancer et installer durablement une marque dans le monde – fermé – des cosmétiques ». Muriel est partout, sur tous les fronts, de toutes les étapes. De l’idée à la création, du business-plan à la commercialisation, sans oublier la communication. « J’ai carte blanche, certes, mais je ne prends aucune décision sans l’aval de Sylvain. » La marque est lancée en 2016, avec huit produits. Trois ans plus tard, La Chênaie en compte 23 et a remporté une demi-douzaine de prix. Muriel connaît les codes. « La Chênaie est arrivée au bon moment sur le marché des cosmétiques. Un produit naturel, issu de l’arbre, du chêne majestueux. C’est tout un symbole ! »
Une vision positive de l’âge et du temps qui passe
La Chênaie est la première marque de cosmétiques à utiliser le Chêne. « Tout vient de la forêt des Bertranges, l’écorce, les feuilles, le bois tendre, la sève… Tout est transformé et fabriqué en France. Le Chêne, c’est une vision positive du temps qui passe et de l’âge. Chaque année le rend plus fort. Travailler sur des produits anti-âge en utilisant les vertus du chêne, quelle belle idée ! J’ai adoré ! ». Adoré aussi découvrir un univers, celui de la forêt, des métiers, ceux du bois, jusqu’alors étrangers à la citadine qu’est Muriel.
Si le défi semble être aujourd’hui relevé, Muriel entend bien développer encore la gamme. « Il y a eu un brevet, puis un deuxième, nous travaillons sur un troisième. Le secteur des cosmétiques a ses exigences et les nouveautés en font partie. Nous avons, avec le laboratoire implanté à Murlin, travaillé à partir de l’écorce, du bois tendre, des feuilles, puis avec la sève des arbres. Ce n’est qu’une partie des trésors que recèle le chêne. Cet arbre est une source d’inspiration perpétuelle. »
Trois questions à Muriel :
– Muriel, quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre parcours ?
Je me dis que j’ai eu de la chance, ou que j’ai su la provoquer, que j’ai fait les bonnes rencontres. Entre mon arrivée chez Chanel comme assistante Marketing et aujourd’hui, à la tête des cosmétiques La Chênaie, il y aura eu au total cinq sociétés pour lesquelles j’ai aimé travailler et grâce auxquelles j’ai beaucoup appris. Cela représente beaucoup de travail, et j’éprouve une certaine fierté en jetant un coup d’œil dans le rétro. C’est l’idée que je veux transmettre, qu’il faut oser, avancer, travailler, se remettre en question aussi. Et ça paye.
– Et La Chênaie ?
Comment dire… C’est sans doute l’expérience qui m’a permis de mettre bout à bout et de façon cohérente, mes 25 années passées dans le monde des cosmétiques. Puis il y a cet aspect innovant, responsable. On travaille à partir de produits naturels, issus du chêne, tout dans la démarche de La Chênaie est éco-responsable. Les produits bien sûr, leur contenant, mais aussi les packaging, l’encre utilisée, la façon de travailler… est à l’image du groupe Charlois.
– Ce dont vous êtes la plus fière aujourd’hui ?
(Sans hésitation – ndlr) La Chênaie. Cette histoire est fabuleuse. C’est une aventure humaine. Il y avait tout à faire, tout à créer. C’est un peu mon bébé. Il n’a que trois ans et demi, il doit encore grandir. C’est une vraie fierté en tous cas. Entendre mes fournisseurs dire que cette marque (encore jeune) a « tout d’une grande », voir qu’elle a été parfaitement acceptée par les salarié(e)s du groupe dont les commandes affluent, voir notre réseau de revendeur s’agrandir (environ 300 aujourd’hui), les prix remportés… je suis heureuse d’avoir fait ce choix et de faire partie d’un groupe innovant, respectueux de l’environnement et qui fait confiance à ses salariés.
Photos : Christophe Deschanel