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Portrait

Pierre Nègre, Responsable d’équipe et technique – Chef d’Atelier de La Cabane Perchée, raconté par Stéphane Ebel

9 mai 2023

L’artisan-artiste perché

 

Pierre a l’accent chantant. L’accent qui sent bon les vacances, l’accent du Sud, celui de Nîmes sa ville d’origine. À 52 ans Pierre est à La Cabane Perchée ce que l’arbre est à la forêt : un symbole. Depuis 20 ans, il réalise, avec ses équipes, les rêves de gosses des grands : des cabanes en bois dans les arbres. Menuisier-ébéniste de formation, opiniâtre, méticuleux, perfectionniste, c’est avec enthousiasme qu’il rejoint chaque matin son atelier situé au cœur du Luberon et ses équipes.

 

 

Un rêve de gosse pour adultes

Pierre Nègre se définit lui-même comme un artisan-artiste, parfois funambule quand il s’agit de grimper aux arbres pour prendre des cotes ou arrimer la structure d’une cabane. Lunettes vissées sur le nez, Pierre est l’une des « planches angulaires » de La Cabane Perchée qu’il a rejoint il y a 20 ans, trois ans après sa création par Alain Laurens. « L’idée un peu folle d’Alain était de réaliser les rêves d’enfants des adultes » précise Pierre. Une idée qui a pris la forme de cabanes dans les arbres. Un nid douillet pour la sieste, une cabane pour les enfants, un coin lecture, une maison tout confort avec terrasse pour profiter d’une vue sans pareil, pour une nuit un peu plus près des étoiles. Tout est possible, chaque construction est unique. En 23 ans, ce sont quelque 600 cabanes qui ont été construites et aménagées par les équipes de La Cabane Perchée en France, en Italie, au Portugal, au Danemark, en Angleterre, aux États-Unis….

 

Comme un oiseau sur la branche

Qui n’a jamais construit une cabane ? Qui n’a jamais grimpé aux arbres ? Qui n’a jamais eu envie de voir le monde d’en haut, de tutoyer les cimes ? « Au départ, notre clientèle était essentiellement composée de particuliers. Aujourd’hui de plus en plus de professionnels de l’hébergement et du tourisme font appel à nous et souhaitent proposer des hébergements insolites – des cabanes d’hôtes – pour citadins en quête de sensations fortes, de dépaysement et de calme le temps d’un week-end ou pendant les vacances ». Chaque cabane est unique et construite en fonction de l’arbre qui l’accueille. « Nous construisons le projet ensemble avec les clients, en fonction de leurs besoins, de leurs envies… et des arbres susceptibles d’accueillir la cabane. L’arbre, on le respecte. On ne coupe pas de branche, on échafaude autour de l’arbre pour mettre en place la structure et la construction ensuite. L’arbre continue de grandir sans être contraint. Avec la cabane ils ne font plus qu’un ».

 

Transmission des savoirs

Ce n’est pas encore l’heure de la retraite pour le gardois, mais celle de la transmission de savoir-faire acquis en vingt années d’expériences. S’il met toujours la main à la pâte quand il y a besoin, Pierre a pris les rênes des équipes de La Cabane Perchée. Un effectif d’une dizaine de personnes comprenant charpentiers, menuisiers, un bureau d’étude et la partie administrative. Il a troqué ses outils pour l’ordinateur, les mails ont remplacé les relevés de cotes, mais la passion demeure intacte. Il confesse volontiers que les chantiers lui manquent un peu. « Ce que j’aime dans ce job, c’est de voir, chaque fin de journée l’avancée des travaux, le travail effectué, depuis la pose du premier chevron jusqu’à la remise des clefs aux clients. Au bout de 20 ans, je me régale toujours autant. Notre métier est spécifique. Nos méthodes de travail ont évolué avec le temps, et moi avec. C’est un plaisir d’accueillir et de former de nouveaux collaborateurs, de transmettre ce que j’ai acquis aux nouvelles générations pour que perdure ce savoir-faire unique en son genre ». Et en la matière, il y a de quoi faire ! 

 

 

 

Trois questions à Pierre Nègre :

 

Pierre, vous êtes la mémoire de La Cabane Perchée. Quel est votre parcours ?

Je suis marié, j’ai trois enfants et deux petits-enfants. J’ai un parcours atypique, avec 6 années d’étude en apprentissage, je suis diplômé en menuiserie-ébénisterie. Notre premier enfant est né alors que j’étais encore étudiant, il a donc fallu travailler rapidement. J’ai notamment travaillé pour une entreprise, classée parmi les 100 meilleures en France, qui fabriquait des meubles, près de Montpellier. Nous étions payés à la tâche. Il fallait donc travailler vite et bien pour avoir un salaire digne de ce nom. Cette expérience m’a beaucoup apporté d’un point de vue professionnel et personnel. Ensuite, avec mon épouse, nous avons pris la direction de la Polynésie française pour la réhabilitation d’un hôtel. Nous vivions dans un paysage de carte postale. Après quinze mois nous sommes rentrés en France. J’ai rapidement retrouvé du travail. Abonné au journal du bois, je suis tombé sur l’offre d’emploi de La Cabane Perchée, j’ai postulé. C’était au mois de mai… il y a 20 ans.

 

Connaissiez-vous le groupe Charlois avant qu’il n’intègre le capital de La Cabane Perchée ?

Pas du tout. J’ai appris à le connaître et à l’apprécier. La première rencontre avec le groupe a eu lieu à Murlin à l’automne 2018, puis sur le parvis de l’Hôtel de Ville de la mairie de Paris à l’occasion de la Journée internationale des forêts. Le bois, c’est ce qui nous lie. Mon ambition aujourd’hui est d’y arriver et que le groupe y arrive également. Notre secteur d’activité est une niche, comme le sont les barriques de vins fabriquées par Charlois. En tant qu’amateur d’outils anciens, je connaissais quelques-uns des outils utilisés pour fabriquer des barriques de vin, maintenant je sais à quoi ils servent.

 

La Cabane Perchée fait désormais partie intégrale du groupe Charlois. Cela a-t-il changé quelque chose dans votre travail ?

J’ai coutume de dire que nous sommes des artisans-artistes. L’arrivée du groupe Charlois dans le capital de La Cabane Perchée fait que nous sommes encore là. Sur un plan professionnel, le groupe nous a apporté, et nous apporte, une nouvelle dynamique et les moyens de travailler, de réaliser les rêves de beaucoup de personnes. Il nous offre des perspectives de développement avec le milieu viticole et l’implantation de cabanes dans des vignobles. Le groupe nous a apporté de la rigueur, notamment au regard de la réglementation et de la sécurité des salariés au travail, et pour les clients c’est une priorité forte dont on ne peut que se satisfaire. Bien sûr, de plus en plus nous intégrons le chêne dans nos constructions et dans les aménagements intérieurs des cabanes. Cela concourt à valoriser la matière première historique du groupe. 

 

 

Photo © Christophe Deschanel

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