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Portrait

Nadine Gestreau, responsable de l’administration des ventes de Doreau Tonneliers, racontée par Stéphane Ebel

12 décembre 2024 Nadine Gestreau, responsable de l’administration des ventes de Doreau Tonneliers, racontée par Stéphane Ebel

La chica de Cognac

 

Le 31 décembre 2024, Nadine Gestreau, responsable de l’administration des ventes au sein de Doreau Tonneliers, va tirer sa révérence et s’en aller couler une retraite paisible dans sa Charente natale. 18 années se seront écoulées depuis son arrivée au sein de la Tonnellerie Vernou (intégrée à Doreau Tonneliers depuis 2010) en 1998.

 

Nadine fait partie de ces personnes que l’on regrette de ne pas avoir rencontré plus tôt, c’est la collègue que tout un chacun souhaite avoir dans ses rangs, celle sur qui on peut compter. Nadine, c’est la joie de vivre, c’est la bienveillance incarnée. Toute sa vie aura été jalonnée par cet état d’esprit, par des valeurs qui font la part belle à l’humain, au travail, à la famille, à sa famille. À 65 ans, c’est l’heure de la retraite : « Je m’y suis préparée, il fallait bien que cela arrive un jour. J’ai largement de quoi m’occuper, ce n’est pas ce qui m’inquiète. Je vais profiter pleinement de ma famille, déjà ».

 

Cognaçaise de naissance, Nadine a grandi dans la cité charentaise. Elle a fait ses classes de la maternelle au lycée à Cognac, elle y a rencontré Dominique qui allait devenir son mari, elle y a donné naissance à ses deux fils Vincent et Mathieu. Sa carrière professionnelle, elle la commence aux côtés de son conjoint, qui avait une entreprise d’ébénisterie-marqueterie : « J’ai travaillé dans l’entreprise de mon mari pendant dix ans, de 1978 à 1988. Au départ, je m’occupais des papiers, de la compta, des devis…  Très vite, j’ai voulu aller plus loin et travailler le bois. Déjà, à l’époque, j’aimais la matière, son odeur. C’est devenu une passion vraiment ». Un stage de Vernis-Tampon, un autre de tournage sur bois, Nadine passe allègrement du bureau à l’atelier et de l’atelier au bureau, tout en élevant ses deux garçons.

 

Le destin

Chez les Gestreau, on prône le bonheur des choses simples, on connaît la valeur du travail, et on aime le travail bien fait. La nature, la campagne, les balades, les repas de famille rythment la vie de Nadine et des siens. Une vie en pente douce. Une vie simple. Une vie qui va basculer la journée du 15 août 1988 avec la disparition accidentelle de Dominique dans un accident de la route*. Un drame qui va plonger toute une famille dans une profonde tristesse. Une tristesse et une fatalité auxquelles Nadine refuse de se soumettre : « Je n’avais pas le choix, j’avais mes deux enfants, ils avaient 3 et 6 ans. Je n’avais pas le droit de m’écrouler pour eux. Il fallait que je reste debout ». Sans travail, la jeune mère de famille reprend le chemin des cours et suit des mises à niveau en langue étrangère et commerce international : « J’ai décidé de quitter la France et Cognac pour aller m’installer en Espagne ».

 

La chica

« L’Espagne m’a sauvé la vie, je peux le dire sans exagérer. C’est une autre façon de vivre, d’appréhender la vie. Je me suis reconstruite là-bas. Je n’y suis pas allée pour oublier, mais pour vivre tout simplement. Les souvenirs, je les ai emmenés avec moi. Je ne pouvais pas rester dans la maison où nous habitions tous ensemble à Cognac. C’était trop compliqué pour les enfants et pour moi. Ça n’a pas été facile de s’éloigner de mes parents, de mes beaux-parents, mais c’était salutaire. Et puis, ne me demandez pas pourquoi mais j’ai toujours été attirée par l’Espagne, la culture espagnole, la musique en particulier. Dès que j’entends un rythme « latino », j’ai envie de danser ». C’est dans une entreprise de sidérurgie que Nadine va s’employer à reprendre le fil de son existence. « Un milieu très masculin, tout le monde m’appelait la Chica », se souvient-elle. « Mais j’avais du caractère, j’ai du caractère. J’officiais comme responsable qualité. Nous répondions à des appels d’offre auprès de grands groupes pour le démantèlement et le recyclage des métaux. Je m’occupais du tri. Une expérience enrichissante tant sur le plan humain que professionnel ».

 

Retour en terre connue

Mal du pays, besoin d’un retour aux sources, en terre nourricière. Les deux fils de Nadine ressentent le besoin de voir plus souvent leurs grands-parents, de passer du temps avec eux. Nadine et ses deux fils rejoignent Cognac, sans jamais l’avoir vraiment laissé. C’est au sein de la Tonnellerie Vernou que Nadine va rebondir professionnellement, à Gensac-La-Pallue. « Le bois, l’atelier, les odeurs… tout m’était familier. Étant native de Cognac, la tonnellerie je connaissais. Ça m’a tout de suite plu, je me suis sentie dans mon élément. Et, de vous à moi, c’est plus agréable de vendre des fûts de chêne que de la ferraille ». Chez Vernou, puis Doreau à partir de 2010**, Nadine (re)trouve une famille, des valeurs, un état d’esprit qui lui correspondent : « C’est une grande famille, il y a beaucoup de solidarité, d’échanges, d’entraide. On prend plaisir à travailler. Je n’ai pas vu passer ces 18 années ».  

 

 

Trois questions à Nadine :

Nadine, vous êtes arrivée à la Tonnellerie Vernou, qui a été intégrée au groupe Doreau en 2010 puis à Charlois en 2019, comment avez-vous vécu ces changements ?

Il n’y a pas eu de gros bouleversements. À part le nom qui a changé quand nous sommes passés de Vernou à Doreau. J’ai eu, comme beaucoup, un peu d’appréhension au moment d’intégrer le groupe Charlois mais, il y a toujours cet esprit de famille qui est bel et bien présent. La transition s’est bien passée. C’est une belle entreprise aux valeurs humaines.  

 

Vous allez partir à la retraite dans quelques jours, comment le vivez-vous ?

Je m’y suis préparée. J’aurai pu y être depuis quelques années déjà si le statut de conjoint-collaborateur avait existé à l’époque où je travaillais avec mon mari. Je vais consacrer du temps à mes enfants et à mes petits-enfants, à mon arrière-petite-fille qui vient de naître et à mes parents aussi, qui sont âgés. J’ai un tas de choses à faire.

 

Avez-vous des projets en tête ?

Plein. Profiter de la vie déjà, et de ceux que j’aime. Je vais me laisser un peu de temps et j’aviserai. Je pense faire du bénévolat, aider les autres. J’aime beaucoup écrire, j’aurai aimé exercer le métier d’écrivain public. Je me dirigerai sans doute vers une association qui aide les gens dans les tâches quotidiennes, dans les relations avec les administrations. J’ai ce besoin d’avoir une activité intellectuelle, d’être utile, d’aider les autres. Et puis, je viendrai sans doute dans la Nièvre pour « La Forêt enchante Murlin », j’aime bien y aller. Si besoin, je donnerai volontiers un coup de main.

 

 

*publié en accord avec Nadine Gestreau.

**La tonnellerie Vernou a été rachetée par Doreau en 2010.

 

 

Photographie © Christophe Deschanel

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