Métiers de la merranderie #4 – Scier dans le sens du fil, toujours

Nouvelle étape de première transformation en merranderie : le sciage. C’est lors de cette étape que le quartier se mue en plateau. Chez Maison Charlois, comme dans les autres merranderies du groupe, chaque fendeur alimente deux scieurs qui ont la responsabilité de transformer les quartiers préparés par les fendeurs.

L’écorce, l’aubier et le cœur sont encore de la partie. Un par un, le scieur charge les quartiers sur le banc de scie. Face à lui, un clavier à commandes numériques avec plusieurs boutons correspondant aux différentes épaisseurs possibles de 22 à 42 mm. C’est précis. Il faut réfléchir et réfléchir avec agilité tout en respectant les consignes de sécurité. Jamais la main ne doit s’approcher de la lame de scie.

Un rai de lumière de couleur verte indique au scieur le trait de coupe que doit suivre la lame de la scie à ruban pour débiter le quartier sur toute la longueur en plateaux.

Première étape, ôter la « découverte », cette partie du quartier qui n’offre pas assez de matière pour faire un plateau. C’est l’œil du scieur qui détermine la partie à découper. La « découverte », connexe de production, est déposée sur le tapis central pour être broyée puis valorisée dans un second temps en externe. Le scieur débite ensuite dans le quartier un premier plateau d’une largeur au moins égale à 8 cm, puis un second. Toujours dans le sens des fibres du bois. Un troisième plateau est scié. La partie restante du quartier, la chute, rejoindra à son tour le tapis central pour être valorisée en bois de chauffage, en panneaux de bois, en granulés… Les plateaux, quant à eux, passeront ensuite par la case délignage, pour devenir merrain.

Photographies © Christophe Dechanel