La passion du vin, l’amour de la nature
17 décembre 2024
L’hiver qui approche est la saison pendant laquelle les travaux de la vigne sont en suspens, en attendant la taille en début d’année. L’occasion pour les vignerons de consacrer une partie de leur emploi du temps à d’autres horizons, parmi lesquels celui de Murlin.
De Chinon à Murlin, il y a 259 kilomètres, soit environ 3h de route. C’est le chemin pris par la famille Lambert et toute l’équipe du domaine du même nom en ce lundi, hivernal, de décembre. Une journée imaginée et mise en place par Claude Vidal – agent de la Tonnellerie Saury – et Antoine Lambert, fils de Pascal, aujourd’hui à la tête du domaine. « J’ai su ce matin que nous venions à Murlin, c’est mon fils qui a tout organisé avec Claude. Et c’est une bonne idée. Je me laisse conduire maintenant ». En retrait, plus qu’à la retraite, Pascal apprécie à sa juste valeur ce voyage immersif dans le village niché au cœur des Bertranges. « Je connais la forêt de Bercé, ce n’est pas loin de chez nous. Les Bertranges, je ne connaissais que de nom, je n’y étais jamais venu. Je suis surpris (tous les membres de l’équipe aussi) par tout ce qui se passe ici ». Dans la forêt, expliquée en détails par Maël, les questions s’enchainent. L’âge des arbres, la vitesse de croissance, le sol, les sols, la gestion des parcelles… Pas une question ne reste sans réponse, ce qui satisfait Pascal : « C’est important de comprendre la forêt. J’estime que ce qui nous est donné de voir et comprendre aujourd’hui est une récompense pour nous tous qui sommes la tête dans le guidon le reste de l’année ».
Je n’avais jamais vu ça !
Le tour du propriétaire se poursuit avec le parc à grumes, la merranderie… Les visiteurs du jour sont attentionnés et à l’écoute. C’est un dialogue entre passionnés. L’origine et la qualité des bois sont au cœur des échanges. Antoine, le fils, s’intéresse à la matière, à sa valorisation : « Combien peut-on faire de barriques dans une grume ? Que faites-vous de ce qui n’est pas transformé en merrain ? ». La visite de la merranderie a des allures de bouquet final du 14 juillet : « La forêt, je connais, la tonnellerie, j’ai déjà vu, mais alors le parc à grumes et le travail des merrandiers, c’est la première fois que je vois ça, c’est impressionnant. On n’imagine pas tout le travail, toutes les étapes nécessaires à la fabrication d’une barrique », précise Pascal. Le temps passe sans que personne n’y prête réellement attention. Il est l’heure de rejoindre la Manufacture tonnelière La Grange où Danny attend la délégation indroligérienne pour une démonstration de tonnellerie. De la mise en rose à la pose des fonds en passant par le cintrage et la chauffe, toutes les étapes de fabrication sont détaillées avec passion : « Ce village est incroyable. La forêt, la merranderie et la tonnellerie en un seul lieu, c’est unique ».
Le domaine Lambert
Situé dans le Val de Loire, le domaine Lambert s’étend sur 26 hectares de vignes réparties sur Chinon et Cravant-les-Coteaux. C’est Pascal Lambert et son épouse, Béatrice, qui ont créé le domaine en 1987. Les cépages cultivés sont le cabernet-franc (pour les rouges et les rosés) et le chenin (pour les blancs). Passionnés et amoureux de la terre, le domaine est certifié bio depuis 25 ans et, depuis 2005, les vignes, et le sol, sont travaillés en biodynamie. Une partie de leur production est élevée dans des barriques de la Tonnellerie Saury.
Pascal et Béatrice ont été rejoints par leur fils Antoine en 2020. Boulanger de formation, Antoine s’est pris de passion pour le terroir, le vin, la vinification et le travail de la terre. Il s’inscrit dans les pas de son père Pascal qui lui-même avait appris à faire du vin avec son grand-père. Une histoire familiale qui s’inscrit dans la tradition et l’amour du terroir.
Domaine Lambert
Les Chesnaies – 37500 Cravant-les-Côteaux
