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À coeur ouvert

Domaine Firmin Dezat

5 février 2024

Ils sont venus en voisins, depuis Sancerre, Verdigny précisément, où ils cultivent leurs vignes depuis plusieurs générations. Firmin Dezat, à la tête du domaine du même nom, accompagné de ses parents et de toute son équipe ont passé une journée en terre de merrandier. Une journée bien remplie.

 

Tout commence par la forêt

Pour comprendre il faut voir et pour voir, il faut y aller. Après un café de bienvenue et quelques éléments historiques sur la famille Charlois et le groupe, l’équipe du Domaine Firmin Dezat se transporte en forêt, à une centaine de mètres de Murlin. Une route forestière, celle de la Réserve et la première halte en forêt des Bertranges. En face, une parcelle en pleine régénération, à côté une autre avec des chênes en devenir, âgés de 20 à 25 ans. Juste à côté, deux autres parcelles traversées par une route forestière et des arbres à maturité. Maël, le guide de visite, explique la forêt aux visiteurs, plus précisément le chêne, celui qui servira à fabriquer les barriques utilisées par les vignerons. On retiendra qu’une génération de chênes équivaut à huit générations d’homme, que pour obtenir 120 chênes par hectare, il faut 1,5 millions de jeunes pousses, on retiendra que les arbres communiquent entre eux par les feuilles et les racines, on retiendra qu’environ 7% d’un chêne prélevé est utilisé en tonnellerie mais que 100% de la matière est valorisée. On comprendra que le chêne est précieux.

 

Dans le vif du sujet

La visite se poursuit par la route forestière. Un lot de chênes acquis lors de la dernière vente de Nevers par Charlois est en cours de prélèvement. C’est précisément le cheminement qu’emprunteront les chênes prélevés que nous suivons. Un chemin qui nous ramène dans le bourg de Murlin, à la merranderie. D’abord le parc à grumes, le marquage avant le sciage et l’étape cruciale de la fente « dans le sens du fil du bois ». On passe du billon au merrain, de la merranderie au parc à bois où les palettes de merrain sont laissées à l’air libre, livrées aux aléas climatiques, pendant au minimum 20 à 24 mois. Puis, direction la Manufacture tonnelière La Grange où les barriques sont fabriquées à la main, de la mise en rose jusqu’à la pose des fonds. Tout un art expliqué aux visiteurs par Danny et David, les tonneliers de La Grange qui se sont prêtés au jeu des questions-réponses.

 

Place à la dégustation

Il aura fallu presque trois heures pour boucler la boucle. Trois heures à l’issue desquelles tout l’équipe du Domaine Dezat est invitée à rejoindre la salle de dégustation située au-dessus de la tonnellerie. Une dégustation de vins, rouges et blancs, élevés en fûts de chêne, cela va de soi !

Le moment d’échanger, de partager. La famille Dezat est l’une des plus anciennes dans le Sancerrois. « Firmin est la 18ème génération indique fièrement son père, Simon, qui avait lui-même pris la suite de son père André. Notre famille a beaucoup fait pour le vignoble sancerrois, notamment mon père. C’est lui qui, un peu envers et contre tous, a été le premier à croire dans le sancerre rouge. Firmin s’inscrit dans cette lignée ».

 

C’est quand on comprend que l’on devient bon

Après des études en viticulture et œnologie, un peu de commerce aussi, Firmin s’en est allé parfaire ses connaissances en Californie avant de rentrer sur ses terres. « Je poursuis l’aventure familiale en apportant ma patte personnelle, entre tradition et modernité. J’utilise des méthodes de travail respectueuses de l’environnement tout en gardant une authenticité dans mes vins ». Certifié bio depuis 2021, Firmin n’a de cesse de vouloir se démarquer et de fédérer en même temps. « J’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe de gens motivés et passionnés par la terre, par la vigne, par le vin. Personnellement, j’étais déjà venu à Murlin, mais pas mes équipes. Et, pour moi, c’est important qu’ils comprennent l’autre côté du vin, la forêt et son cycle, l’importance de l’origine des bois, leur apport aux vins, les métiers, voir comment sont fabriqués les fûts, l’importance de la chauffe qui donnera les arômes aux vins, à nos vins. Nos vins rouges, par exemple, sont élevés exclusivement en fûts de chêne, certains de nos blancs aussi. C’est un plus de connaître tout cela, de le comprendre. Et pour comprendre, il faut le voir. Et c’est l’occasion pour nous de se retrouver en dehors du travail dans le cadre magnifique de Murlin ».

 

 

 

Chaque année, nous accueillons de nombreux visiteurs à Murlin. Des professionnels des vins et spiritueux principalement, mais aussi des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme, des pharmaciens… Ils viennent à la découverte de la forêt et du chêne, de nos métiers et de nos savoir-faire ancestraux : foresterie, merranderie, tonnellerie. Ils viennent à la découverte des constructions atypiques en bois et des cosmétiques La Chênaie aux extraits de chêne. Dans cette série de reportages « À coeur ouvert », nous partageons avec vous la richesse de ces rencontres passionnantes entre passionnés.

 

 

Stéphane Ebel

 

 

Photographies © D.R.

 

 

 

 

 

 

 

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