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Benoît Torcheboeuf, Responsable de Tonnelleries Artisanales de Charente, raconté par Stéphane Ebel

5 septembre 2024 Benoît Torcheboeuf, Responsable de Tonnelleries Artisanales de Charente, raconté par Stéphane Ebel

Compagnon tonnelier globe-trotter

 

Un arrière-grand-père tonnelier, un grand-père vigneron. Les bases étaient là pour Benoît Torcheboeuf, responsable de production de Tonnelleries Artisanales de Charente regroupant les tonnelleries Marchive et Mercier. Il aurait pu choisir de travailler avec son père, responsable d’une entreprise de travaux publics, mais la passion du bois aura primé dans ses choix professionnels.

 

Benoît est originaire de l’Yonne, de Volgré précisément, où il est né, où il a grandi. Il vit maintenant en Charente, à Boutiers-Saint-Trojan où il est installé avec femme et enfants, où il est conseiller municipal aussi. Entre temps, Benoît a pas mal voyagé, baroudé, appris le métier de tonnelier, une vocation plus qu’un métier d’ailleurs. « Mon arrière-grand-père était tonnelier, mon grand-père était vigneron… j’avais quelques prédispositions pour suivre ce chemin, précise Benoît. J’aurai pu travailler avec mon père qui avait une entreprise de travaux publics, mais ça ne m’attirait guère ».

 

Tombé dedans quand il était petit

« J’ai toujours aimé ça travailler le bois, transformer la matière. Déjà gamin, ça me passionnait ». Une passion héritée d’un arrière-grand-père tonnelier dans l’Yonne. « J’avais récupéré son matériel, je bricolais déjà avec quand j’étais enfant », se souvient Benoît. À l’heure de l’orientation scolaire, c’est sans trop se poser de questions que le jeune icaunais opte pour la formation professionnelle avec un CAP de tonnelier qu’il passera à Beaune. Puis, ce sera l’armée dans la foulée. Perfectionniste et bien décidé à poursuivre dans la branche qu’il a choisi, la tonnellerie, Benoît s’engage dans le compagnonnage pour apprendre encore et parfaire sa connaissance du métier.  

 

Découvertes et apprentissages

Tout commence en Charente justement, chez Radoux. Suivront de nombreuses autres missions avec d’autres compagnons, dans d’autres entreprises, dans d’autres villes. « C’est le principe du compagnonnage, tous les six mois, on change de ville, de chantier, d’entreprise, de collègues. On apprend tous les jours de la part d’autres compagnons, plus anciens, plus aguerris. C’est l’école de la vie, du savoir-être, du savoir-faire. Une formidable « courroie de transmission » ».  Être compagnon, c’est aussi apprendre la rigueur, le goût du travail bien fait. « Il y a la journée de travail, le soir ce sont les devoirs, les week-ends sont consacrés au travail sur les pièces ». Il y aura la Charente, la Normandie puis l’Espagne où le tonnelier en devenir devait faire une pige de quelques mois : « je me suis bien plu là-bas, l’ambiance, le boulot, les gens, le climat. Au départ, je devais rester six mois et finalement, j’y ai passé 4 ans. Je m’occupais de l’atelier, j’avais 20 gars sous ma responsabilité. J’ai vraiment beaucoup appris ». Puis ce sera le retour en France, la Nouvelle-Aquitaine et Marmande, pendant dix ans où Benoît s’emploiera à développer l’atelier des « grands contenants » au sein de la Tonnellerie Garonnaise, apportant savoir-faire et méthode à ses collaborateurs.  

 

Valoriser et transmettre

L’homme est affable, curieux d’apprendre et désireux de transmettre ce qu’on lui a appris, ce savoir-faire séculaire élevé au rang d’art. « C’est la vocation des compagnons de transmettre ce qu’on leur a appris, et c’est toujours un plaisir de le faire en ce qui me concerne ». Responsable de Tonnelleries Artisanales de Charente regroupant les tonnelleries Marchive et Mercier situé à Barbezieux, depuis 2020, Benoît encadre aujourd’hui une vingtaine de personnes et perpétue un savoir-faire en même temps qu’un état d’esprit. « L’entraide, la formation, le partage des savoirs et des connaissances sont autant de leviers qui concourent à l’épanouissement de chacune et chacun et à la performance de l’entreprise ». Et, en la matière, Benoît peut s’appuyer sur Florian, le responsable d’atelier chez Tonnelleries Artisanales de Charente qui encadre les apprentis tonneliers. « J’apprécie de travailler en équipe, ici à Barbezieux, à Cognac…. Il y a une certaine solidarité entre les tonnelleries du groupe, quand il y a un coup de main à donner quelque part ou si j’ai besoin d’un coup de main, ça fonctionne. Dans le coin, tout le monde se connaît. Même si on ne travaille pas sous la même bannière, on fait partie de la même famille », conclut Benoît.

 

 

Trois questions à Benoît Torcheboeuf :

 

Benoît, vous êtes aujourd’hui sédentarisé chez Tonnelleries Artisanales de Charente, ça ne vous manque pas de voyager ?
J’ai pas mal baroudé depuis des années, c’est bon de se poser un peu aussi. Et puis, lorsqu’on travaille chez Charlois, on a quelquefois l’opportunité de voyager pour le boulot. États-Unis, Espagne, entre autres, les occasions ne manquent pas.

 

Vous évoquez Charlois à l’instant, vous avez intégré le groupe il y a 4 ans maintenant. Quel est votre regard sur la société ?

Premièrement, je dirai qu’on ne s’ennuie pas. Il n’y a pas trop le temps pour que la routine s’installe. Autre chose qui me plaît dans le groupe, c’est cet aspect de transmission des savoir-faire qui est très présent. Quand tu es formé chez les compagnons, comme moi, c’est une priorité de transmettre des savoir-faire et des savoir-être également. Et puis, bien qu’en perpétuelle expansion, il y a toujours un aspect très familial dans la boîte, que les maisons soient historiques dans le groupe ou qu’elles viennent de l’intégrer. C’est un état d’esprit auquel j’adhère à 200%.

 

Il n’y a pas que le travail dans la vie. Comment occupez-vous votre temps libre ?

(Réflexion…) vaste sujet. Déjà, je fais beaucoup de vélo. Je sors tous les week-ends quasiment, sur des distances plus ou moins longues. Chaque année je me fais un petit Cognac – La Rochelle, et un petit col dans les Pyrénées, ça entretient la santé et surtout ça vide la tête. J’aime beaucoup le ski également. Sinon, pour être un peu plus « terre-à-terre » je suis élu de la commune où j’habite, Boutiers-Saint-Trojan qui compte quelque 1 500 habitants. Avant d’être élu, je m’occupais du comité des fêtes. Ils sont venus me chercher, je me suis dit pourquoi pas. Je suis notamment en charge des écoles. C’est une fonction qui me plaît beaucoup, c’est varié et enrichissant. D’ailleurs, si on me propose un deuxième mandat, je suis partant.

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