8 – La Forêt en Nivernais – La loge des fendeurs
24 mai 2018
La huitième carte postale de la série « La Forêt en Nivernais » met en scène un groupe de fendeurs devant leur loge en forêt des Bertranges. Étymologiquement, le mot loge vient du vieux-francique laubja qui signifie « hutte de feuillage ». La loge, forme d’habitat précaire typique du prolétariat forestier, était généralement construite par les bûcherons ou les charbonniers à proximité immédiate des coupes. Les loges des charbonniers étaient habituellement plus grandes et plus pérennes que celles des bûcherons ou fendeurs. Elles servaient en effet pour des périodes plus longues, de mars à novembre, et accueillaient bien souvent le charbonnier et sa famille.
Les loges, ou huttes de forme conique faites de rondins et de fascines parfois recouverte de mottes de terre herbues ou de boue, possédaient une ouverture (pouvant être fermée par une porte) généralement orientée vers le sud. En Sologne, les loges étaient appelées cul-de-loup comme en témoigne Maurice Genevoix dans son roman Raboliot : « Tu me vois d’ici au pied de mon arbre, dans ma cabane : même pas un cul-de-loup enterré, rien qu’une petite hutte dressée avec des branches. »
Achille Millien fait référence dans ses vers à une chanson populaire nivernaise qu’il a lui-même collecté auprès d’une habitante de Beaumont-la-Ferrière : « « C’est trois jolis fendeurs dans la forêt jolie, » / Dit la vieille chanson que l’on ne chante plus / Les fendeurs sont encor dans « la forêt jolie », / Mais les naïfs chanteurs, que sont-ils devenus, / Quand mœurs, traditions et parlers, tout s’oublie ? »