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Forêts urbaines

Singapour

27 août 2020

Située au sud de la Malaisie, la Cité-État insulaire de Singapour* fait figure de modèle de développement durable. Surnommée la cité-jardin, Singapour a en effet mis en place depuis son indépendance en 1965 une politique d’urbanisation faisant la part belle aux espaces verts. Avec plus de 50% de sa superficie occupée par des espaces verts, Singapour est aujourd’hui considérée comme la métropole la plus verte du monde.

 

Dès 1963, le Premier ministre de Singapour a lancé une campagne de plantation de 10.000 arbres par an. Cette campagne avait à l’époque pour principal objectif d’éviter que Singapour ne suive le même modèle de développement qu’Hong-Kong dont certains quartiers sont les plus densément peuplés au monde. Quelques années plus tard, en 1971, le premier « jour de l’arbre » (Tree planting Day) fut instauré dans la Cité-État pour sensibiliser le public à l’importance du verdissement de la ville et encourager la participation de chacun à cette politique.

 

Par la suite, et malgré le doublement de la population et l’hyperurbanisation, la couverture végétale est passée de 35 % en 1986 à près de 50 % en 2010**. Aujourd’hui, Singapour compte quatre grandes réserves naturelles de plus de 3 300 hectares ainsi que de nombreux parcs nationaux dont le fameux Gardens by the Bay (Jardins de la Baie) d’une centaine d’hectares et au centre duquel se dresse Supertree Grove, un ensemble de 18 structures métalliques qui forment des arbres recouverts de végétation. En moyenne, chaque habitant se trouve à moins de 400 mètres d’espaces verts dont la plupart sont reliés entre eux par un réseau de voies piétonnes. L’engagement de la Cité-État en faveur de la biodiversité est tel que le City Biodiversity Index (CBI), ou Indice de biodiversité de la ville, élaboré par des experts internationaux sous la coordination du Centre national de la biodiversité de Singapour, porte également le nom d’Index de Singapour.

 

Singapour étant confronté à un problème d’espace, les autorités ont par ailleurs mis en place une politique favorisant le verdissement vertical de la cité. L’écologisation des bâtiments s’est tellement développée ces dernières années que Singapour compte aujourd’hui le plus grand pourcentage de toitures et de façades végétalisées au monde. Le verdissement vertical permet de refroidir naturellement les bâtiments, d’économiser l’énergie, de réduire les émissions de CO2, de purifier l’air et d’atténuer les îlots de chaleur urbains.

 

Néanmoins, malgré une politique volontariste en termes de développement durable, le modèle singapourien de développement urbain a ses limites. En effet, en 40 ans, la consommation d’électricité a été multipliée par 4 dans la métropole et, à l’heure actuelle, 3 habitants sur 4 ont l’air conditionné dans leur logement. Si tous les habitants de la planète vivaient avec le même confort que les singapouriens, il faudrait 4,1 planètes pour subvenir à nos besoins.

 

*La Cité-État couvre une superficie de 626 km2 pour une population de 5,7 millions d’habitants (2018).

**Pour Treepedia, l’indice de verdissement de Singapour est de 29,3%, soit l’un des plus élevés parmi la trentaine de villes répertoriées par la plateforme. La différence entre l’indice Treepedia de 29,3% et la couverture végétale de 50% s’explique par le fait que les caméras de Google Street View ne peuvent accéder à d’importantes parties des parcs nationaux et réserves naturelles de la Cité-État : http://senseable.mit.edu/treepedia

 

 

Visuel 1 : Image satellite de Singapour © D.R.

Visuel 2 : Indice de verdissement Treepedia de Singapour © Treepedia

Visuels 3, 4 et 5 : Vues de Singapour © D.R.

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