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Abécédaire des chênaies de France

Châteauroux, la perle du Berry

7 mars 2019

Avec ses 5 300 hectares, la forêt domaniale de Châteauroux est un bel exemple de massif forestier de la chênaie atlantique. Elle est composée à 99 % de chênes, dont 80 % de sessiles et 20 % de pédonculés.

Paru en octobre 2018, le livre Le Chêne en majesté, de la forêt au vin met en lumière le concept de terroir forestier : un sol et une exposition, une pluviométrie particulière, un ensoleillement spécifique, auxquels il faut ajouter un type d’essences, une densité de plantation et un âge moyen, qui vont influencer le grain et la qualité du bois. La valeur d’une haute futaie de chênes dépend donc de son terroir et de la manière dont elle a été « conduite », dirait un vigneron, ou « gérée », dit l’expert forestier.

Le livre, richement illustré de photographies, dresse notamment, à travers un abécédaire forestier offrant aux lecteurs de nombreux détails géographiques, mésoclimatiques, géologiques et historiques, la liste de vingt-six chênaies parmi les plus belles de France, à l’image de la forêt de Châteauroux.

 

Avec ses 5 300 hectares, la forêt domaniale de Châteauroux est un bel exemple de massif forestier de la chênaie atlantique. Elle est composée à 99 % de chênes, dont 80 % de sessiles et 20 % de pédonculés. « Hêtres et charmes accompagnent les chênes dans leur quête de lumière, mais ils sont maintenus en sous-étage par une sylviculture attentive », explique Franck Jarry, responsable de l’unité territoriale Sud Berry de l’ONF. « Sols et sous-sols sont constitués de calcaires marneux, de sables et de grès plus ou moins limoneux », poursuit le spécialiste, en notant que la forêt reçoit 800 millimètres de pluie par an. La présence de muguet qui surgit de l’humus est le signe d’une forêt ancienne, tandis que les anémones sylvie sont un indicateur de sol propice au chêne sessile.

Découpée en 276 parcelles et 15 cantons, la forêt de Châteauroux est, comme toutes les forêts de l’ONF, répartie en « stations forestières » qui correspondent à un type de sols et des essences particulières. Elle en compte quatre : un mélange de chênes pédonculés et de charmes sur les sols les plus riches (pH 7) ; des chênes sessiles ou des hêtres sur les argiles, les sables et les limons (pH 6) ; plutôt des pins sylvestres, ou encore quelques chênes sessiles, sur les sols plus acides (pH 5) ; et des pins maritimes sur les terrains très acides (pH 4). « Châteauroux est une forêt de production, qui fait l’objet d’un plan de gestion durable prévoyant les travaux et les coupes sur 20 ans, ajoute Franck Jarry. Avec un double objectif : régénération naturelle et accroissement du diamètre des arbres. » Un changement de braquet pour l’ONF, qui privilégiait jusqu’ici la hauteur.

Au cours de son histoire, la forêt a subi toutes les vicissitudes de la seigneurerie de Châteauroux, passant des mains d’Henri II à celles d’Henri IV, puis de Louis XV au frère de Louis XVI, avant d’être saisie comme bien national et d’entrer ainsi dans le domaine public. Mais les arbres partent en fumée dans les fours des forges, et la chênaie croit connaître un répit avec l’arrêt de la petite métallurgie lorsque le chemin de fer arrive en 1847 à Châteauroux. Le bois de chauffage prend alors la direction de Paris et les coupes sauvages continuent. Entre la disparition du dernier loup, en 1885, et l’apparition des premières tronçonneuses en 1959, la chênaie de Châteauroux a cependant trouvé le temps de se refaire une santé et désormais, l’ONF veille.

 

Retrouvez l’intégralité de l’abécédaire des grandes chênaies de France, et bien plus encore, dans Le chêne en majesté, de la forêt au vin de Sylvain Charlois et Thierry Dussard.

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