4 – La Forêt en Nivernais – Fendeurs au travail
22 mars 2018La quatrième carte postale de la série « La Forêt en Nivernais » met en scène un groupe de fendeurs travaillant en forêt comme il était d’usage autrefois. La photographie a été prise par Jules Monteignier, artiste nivernais proche d’Achille Millien, qui a exercé les fonctions de maire de Dompierre-sur-Nièvre à la fin du 19e siècle.
Au premier plan, un homme fend du bois devant un atelier (établi) fabriqué à partir de pièces de bois directement collectées sur le lieu de la coupe. Plusieurs outils sont disposés autour de lui dont une masse en bois et un coutre. On note également la présence de bottes ficelées à côté du fendeur, probablement composées d’échalas pour le tuteurage des ceps de vignes. Le gabarit des rondins entassés dans l’attente d’être fendus laisse également supposer que les fendeurs sont occupés à fendre des échalas pour la viticulture ou des lattes pour la couverture des bâtiments.
Achille Millien agrémente la carte postale « Printemps VIII – Fendeurs au travail » de quelques vers sur l’activité de fendeur et les différents usages du bois fendu : « Le bois sous le coutre éclate. / Voici pour nos toits la latte, / Pour nos ceps les échalas / Et le merrain pour la Tonne / Dont le vin doux, à l’automne, / Rend la verve aux esprits las. » Millien confirme notamment dans ce poème l’utilisation de la « latte » pour les toits des bâtiments dans le Nivernais. La latte désigne ici très certainement le liteau et non pas le bardeau (tavaillon ou aissiaume). Le liteau est destiné à recevoir le matériau de couverture, l’ensemble des lattes ou liteaux étant appelé le lattis. Que ce soit le liteau ou le bardeau, ces deux pièces de bois étaient destinées aux mêmes artisans, à savoir les couvreurs pour la réalisation et la pose du couvert d’un bâtiment.